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Edwyn Collins

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Edwyn Collins (né le 23 août 1959 à Edinburgh, Écosse) est un musicien et chanteur écossais vivant aujourd'hui à Londres.

Après avoir fait partie du groupe Orange Juice dans les années 80, il a connu un très gros succès avec sa chanson A Girl Like You en 1994. Victime d'une double hémorragie cérébrale en 2005, il effectue son retour en 2007 avec l'album Home Again.

La première fois que l'on a entendu parler d'Edwyn Collins, c'était en février 1980, à la sortie de Falling and Laughing, soit le premier single de son groupe Orange Juice, et également la première parution du label Postcard Records, co-fondé par Edwyn en compagnie d'Alan Horne. Comme disque, il s'agissait d'une cacophonie de guitares accompagnées par un tempo de batterie particulièrement lourd. Mais comme chanson, c'était la tentative inespérée et pleine d'ardeur de faire se rencontrer le Velvet Underground et Chic. En pleine période « nouveaux romantiques », Edwyn se démarquait. Lui c'était, le « vrai » romantique celui qui n'avait pas peur d'embrasser « le plaisir et la douleur ».

Dix disques plus tard, Postcard a mis la clé sous la porte fin 1981. Et il a fallu encore 10 ans pour que Edwyn et Alan soient reconnus en tant que pionniers de la pop indépendante, en particulier en Écosse où des groupes comme Primal Scream, Belle and Sebastian et Franz Ferdinand n'ont jamais renié l'héritage d'Orange Juice.

Pendant ce temps, Edwyn est parvenu à hisser Orange Juice dans le top 10 grâce au single « Rip It Up », sans doute le parfait résumé de leur tentative inédite de marier le Velvet à Chic, complété d'un solo de guitare en clin d'oeil aux Buzzcocks. Malheureusement, le plaisir d'interpréter ce titre lors de Top of the Pops a été gâché par la prestation de Legs & co, le groupe de danseuses qui accompagnait l'émission, et qui livrait une interprétation personnelle du morceau… en déchirant des mouchoirs en papier pendant leur chorégraphie !

Suivant le split d'Orange Juice en 1985, Edwyn s'est tout de suite embarqué dans une carrière solo. Il lui faudra cependant attendre 10 ans pour se trouver à nouveau invité à Top of the Pops en 1995 pour interpréter A Girl Like You. Cette fois-ci, les Legs & Co ne figuraient plus au générique. Le groove irrésistiblement northern soul de ce titre, allié à des riffs de guitare digne des Isley Brothers, ont valu à Edwyn un succès à l'échelle mondiale. La vie, tout à coup, n'était plus que plaisir.

Passons directement à la date de février 2005. Edwyn vient de terminer l'enregistrement des chansons de son sixième album solo. Parmi les titres qu'il n'a pas fini de mixer, « One is a Lonely Number ». Vingt-cinq ans après « Falling and Laughing », l'indécrottable romantique embrasse de nouveau « le plaisir et la douleur ». « Si la vie te brise le cœur, ne t'effondre pas ». Impossible alors de deviner comme ces paroles allaient être prémonitoires.

Le dimanche 20 février 2005, Edwyn dû être hospitalisé d'urgence après s'être évanoui chez lui. Le diagnostic a dévoilé une double hémorragie cérébrale et Edwyn a été admis en neurologie pour être opéré. Grâce à l'exceptionnel suivi des médecins, au soutien de sa famille et son extraordinaire force de caractère, Edwyn s'en est sorti. Six mois après son attaque, il était de retour chez lui. Mais le plus spectaculaire était certainement sa détermination à combattre les effets secondaires qui ont suivi l'opération (ralentissement du mouvement et de la parole) et à terminer l'album qu'il avait laissé en chantier.

Le résultat s'intitule Home Again'. C'est le témoignage non seulement d'un songwriter, mais aussi d'un homme et de sa force de détermination. « Je ne cache pas que c'est difficile, admet Edwyn. Je réapprends à vivre après mon attaque. Mais je suis heureux et satisfait. J'aime beaucoup l'album et les morceaux qui figurent dessus. J'y suis arrivé et je me sens très reconnaissant envers ceux qui m'ont aidé ».

Enregistré dans les studios d'Edwyn à West Heath six mois avant son attaque, « Home Again » a été mixé à sa sortie de l'hôpital, avec le concours de Seb Lewsley. « Je lui ai dit, Seb, on y va ! Remonte les basse ! Remonte les batteries ! Voyons voir comment tout ça évolue. On n'a pas arrêté de faire et de défaire ». Ayant nécessité trois ans de travail, « Home Again » est de loin le disque le plus abouti de la discographie solo d'Edwyn, aussi bien pour la profondeur de son contenu qu'en raison des circonstances qui ont présidé à sa réalisation.

L'album s'ouvre par le poignant « One is A Lonely Number », qui offre la combinaison inhabituelle d'une basse dub et d'un banjo hillbilly. « Ca fait peur » reconnaît Edwyn, quand on pense à l'écho que peuvent trouver les paroles de cette chanson écrite avant le drame (« Parce qu'il te reste ton esprit/Qui te servira de la sorte/Si peu que tu restes fidèle à toi-même »). « Mais c'est une chanson que j'aime beaucoup », rajoute-t-il. « Quand je la réécoute aujourd'hui, j'entends de la tristesse dans ma voix, mais de la joie dans mon cœur ».

Les thèmes de la découverte de soi-même et du retour aux racines sont très présents sur l'album. Le morceau qui ouvre l'album, une ballade acoustique lors de laquelle Edwyn se remémore son passé, figure parmi ses morceaux favoris. Quand il s'est réveillé de l'opération, c'est le premier morceau qu'il a voulu réentendre. « Au début, j'avais besoin de calme. Mais rapidement, il me fallait de la musique, il me fallait ma guitare. Je suis très fier de cette chanson ».

Chez Edwyn, c'est le nord de Londres où il s'est établi avec sa compagne Grace et leur fils William. Mais chez lui, c'est aussi Helmsdale, un village sur la côte dans le Caithness, une région située dans les Highlands en Écosse, d'où la famille d'Edwyn est originaire. Un endroit qui est « isolé et tranquille à la fois », des propres paroles d'Edwyn, et qui a inspiré le sommet folk de l'album, « Leviathan ». Les paroles font référence à un lieu-dit assez connu, The Whaligoe Steps, un escalier creusé à même une falaise et qui fait exactement 365 marches. « Une pour chaque jour de l'année. J'aime beaucoup cet endroit, la paix et la tranquillité qui en émane. C'est une vie de solitaire, mais ça m'aide à libérer des choses qui sont en moi ».

Les mêmes paysages de Caithness réapparaissent dans « Libertineenage Rag », où Edwyn promet de revenir « là-haut dans le nord où on me connaît par mon nom » sur des échos de guitare de feu de camp qui rappellent les débuts de T. Rex. Echapper au tohu-bohu de la grande ville, c'est aussi le thème de « A Heavy Sigh », alors que « Written in Stone » décline aussi le thème du retour au foyer. Mais l'album n'est pas composé que de ballades introspectives : il est aussi question de romance (« In your Heart », « One Track Mind »), de religion (« Blues Rocker 7th Son ») et de dérision, notamment grâce à un morceau écrit dans une verve dylanienne, « Superstar Talking Blues », où il montre qu'il n'a rien perdu de son mordant : « Au moment d'accueillir Motorola/Disons au revoir aux Rockers ». Le premier single, « You'll Never Know » revient à une couleur soul blanche familière aux fans d'Orange Juice.

De façon appropriée, l'album se conclue par « Then I Cried », lors duquel Edwyn tombe amoureux et voit son cœur brisé, comme un lointain écho à son « Falling and Laughing ». « C'est juste une petite chanson où il est question de larmes et de tristesse » admet Edwyn modestement. « Je l'ai écrite en studio rapidement. C'est une bonne petite conclusion ».

Terminer « Home Again » a été une épreuve pour Edwyn, mais le résultat vaut les efforts qu'il a dépensés. Quand on lui demande de situer son disque par rapport aux autres, y compris ceux d'Orange Juice, Edwyn répond : « Ce sont les chansons qui me ressemblent le plus. Cet album, c'est mon portrait le plus fidèle ».

« Home Again » est le résultat d'une aventure incroyable, mais c'est également le début d'une autre. Edwyn est actuellement en train de répéter avec son groupe et espère pouvoir effectuer son retour sur scène cet automne. « Je chante tous les jours. C'est de mieux en mieux. C'est important pour moi. La musique, c'est tout pour moi ».

Malgré toutes les épreuves qu'il a dû endurer, Edwyn Collins qui publie « Home Again » en 2007 n'a pas les épaules basses : il est au contraire souriant. « Ma façon de voir les choses n'a pas changé. Je suis de bonne humeur et assez content. J'étais mort, et j'ai ressuscité » ajoute-t-il en gloussant.

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