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Scène française

Dany Brillant Interview

Interview Dany Brillant

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Dany Brillant Interview 4

Dany Brillant est de retour avec son nouvel opus « Puerto Rico », un album très salsa. Zikeo.net vous propose aujourd’hui de découvrir l’interview de notre crooner « Made in France ». 

Après La Havane, Porto Rico ?
Porto Rico oui. C’est un disque qui me tenait à coeur depuis longtemps. Je sortais d’un concept assez particulier : je voulais remettre au gout du jour les danses de couple. J’ai donc fait un disque qui reprenait toutes les danses de couple, le tango, le rock, le mambo… Ce disque a été suivi d’une tournée sur un concept un peu particulier : j’avais mis des parquets, les gens pouvaient écouter le concert et ceux qui voulaient danser le pouvaient, sans gêner ceux qui étaient assis. Je regardais un peu ces parquets en chantant et je me suis aperçu, comme un DJ dans les boites qui enchainent les morceaux, que sur certains morceaux les pistes se remplissent et sur d’autres elles se vident. Je me suis aperçu que quand je faisais du rock ou du tango, les pistes étaient à moitié pleines, et étaient réservées à un public un peu âgé. Alors que quand je faisais de la salsa, tout le monde venait, des gens de tous les âges et de toutes les cultures. Je me suis donc dit qu’il fallait que je fasse un autre disque de salsa, parce que c’est une musique qui rassemble, qui donne envie aux gens. Elle est synonyme de soleil, d’exotisme, d’évasion… Comme j’avais déjà fait un disque il y a 12 ans à Cuba, je ne voulais pas retourner à Cuba, qui est le berceau de la salsa ; je suis allé dans l’autre pays de la salsa, Porto Rico. C’était l’année dernière, en pleine crise, j’entendais parler de mauvaises nouvelles toute la journée. J’ai fait ma valise et je suis allé aux Caraïbes, à Porto Rico, en n’y connaissant personne.

Je sais que tu aimes bien, quand tu es à la Havane par exemple, vivre localement les choses. Comment ça s’est passé à Porto Rico, il y a eu un casting pour trouver les musiciens ?
Non, je suis allé à Porto Rico, j’ai écouté des concerts et j’ai demandé autour de moi afin de trouver les références, les maitres de l’île. Mon ange gardien m’a fait rencontrer un grand maitre de la musique portoricaine, Angel « Cucco » Peňa. On s’est rencontré, on a sympathisé et il est allé voir un peu sur mon site ce que je faisais. Je remercie Internet ! Ce que j’ai fait lui a plu. Il m’a ouvert les portes des studios. Il a réuni la fine fleur des musiciens portoricains. J’ai fait des allers-retours sur Paris, il a tout préparé pour moi, les musiciens et les studios. Je suis revenu au mois de janvier et j’ai enregistré les 10 chansons que j’avais préparées.

Est-ce que les textes se sont fait en même temps ? Il faut dire que tu fais un tour d’horizon de toutes les variations de salsa, qu’on ne connait pas toujours en France.
La musique de la salsa est connue mais pas très connue à la fois. Pour les gens, c’est souvent synonyme de soleil, c’est une musique d’été. Je trouve qu’on peut dire des choses importantes, très mélancoliques, très sociales, sur la salsa. J’ai fait l’inventaire de tous les rythmes, j’ai fait le mambo, le bolero, le cha cha cha, le meringué. Evidemment ce n’est pas exhaustif, il y a une infinité de rythmes de salsa, qui est une musique très riche. Salsa veut dire « seau », c’est une marmite dans laquelle on retrouve plein d’influences du monde entier. Ça donnera l’occasion d’un volume 2 je pense.

Toi qui dis que tu fais du recyclage d’époque, ce qui n’est pas très joli comme expression…
Ce n’est pas du recyclage. J’aime bien la tradition, être l’hériter de racines, je n’aime pas faire des musiques trop branchées, trop à la mode, qui ne s’inscrivent dans aucune lignée. La salsa c’est génial parce que ça existe depuis les années 30, il y a eu des grands maitres. J’aime reprendre ces rythmes qu’on entend un peu moins à la radio ou à la télé, et leur faire un petit lifting, leur donner quelque chose de plus moderne.

Tu deviens un spécialiste dans un sens. Le meringué peut parler, mais quand on prend le bougalou, tu donnes la possibilité de faire des découvertes en français non ?
Oui, c’est le but d’un chanteur ou d’un artiste, faire connaitre des choses aux gens. Quand on a la chance de passer un peu en télé, il faut se servir de ce canal pour essayer de diffuser des choses originales, qu’on n’entend pas trop. Depuis mes années au Cabaret, je me suis dit que si un jour on me donnait la chance de passer à la télé ou à la radio, j’essaierais que chaque album soit un concept avec les musiques du monde que j’aime, jazz, musique italienne, tango, salsa… Au fur et à mesure de ma carrière, j’ai fait pour chaque album un voyage.

En même temps ce n’est pas un hasard parce que tu es née à Tunis, tu as marqué tes origines italiennes dans un album, « Dolce Vita », et il y a le papa qui écoutait beaucoup de choses, de l’opéra, de la chanson française, et aussi de la salsa. Tu as un souvenir précis par rapport à ça ?
Je fais partie de la génération qui en général n’aimait pas la musique de ses parents, qui écoutait beaucoup de rock anglais, une réponse à la musique des parents. Moi j’adorais la musique et les disques qu’écoutaient mes parents, je n’étais pas du tout en confrontation avec mon père. Mon père adorait le jazz, il aimait la salsa, la chanson napolitaine, la chanson orientale. Il était très mélomane, je suppose que c’était un chanteur contrarié. Je pense qu’il voulait être chanteur mais c’était compliqué à l’époque ; mais il avait toujours ce rêve et il chantait tout le temps. Les disques de mon père ont été ma culture.

Tu te rappelles d’un disque en particulier ? En ce qui le concerne, il avait beaucoup de disques de Silvia Cruz et de Benny Moré, des chanteurs cubains, de Hector Lavoe, des musiciens portoricains…
J’ai repris « l’Americano » sur un de mes précédents disques parce que c’était une de ses chansons préférées. Ça a été mon lien avec la musique des années 50. Si mon père n’était pas là, je n’aurais peut-être pas eu toute cette culture parce que c’est une musique qu’on n’entendait plus dans les années 70-80, quand j’étais ado.

On peut dire que c’est la « vitamine » latino contre la crise. Il y a quand même des prises de conscience dans tes textes, la quarantaine…
J’ai eu envie de faire un album anti crise. J’étouffais l’année dernière, à la télé, à la radio, il y avait un marasme très pesant. Je me suis dit qu’il nous faudrait une musique qui nous libère et qui nous apporte un peu de soleil. La salsa a ces vertus, dès qu’on l’entend on se sent mieux. Je ne sais pas si ça vient des percussions, du mélange de cuivres qui vient du jazz… C’est une espèce de sauce qui nous fait nous sentir mieux dès qu’on l’entend. Alors que dans l’album précédent j’ai fait des reprises, là je tenais vraiment à écrire mes textes. C’est vrai que j’ai passé la quarantaine, de manière un peu difficile comme beaucoup d’hommes. J’ai parlé de ma fille, de ma première femme, j’ai fait une chanson très optimiste qui est « On verra demain ». Je dis que quand on a un problème, ça nous démolit, mais ça peut être une chance pour rebondir ailleurs. Quand on perd son travail, on est détruit sur le moment mais on se rend compte quelques années plus tard que ça nous a permis d’évoluer, de trouver autre chose. Quand votre femme ou votre fiancée vous quitte, on est détruit mais finalement on se rend compte que ce n’est peut-être pas la bonne. Quand un malheur nous arrive on n’est pas très bien sur le moment, mais avec le recul, on se rend compte que c’est peut-être une chance. J’ai écrit une chanson comme ça, et j’ai trouvé qu’il fallait mettre du rythme et du soleil dans cet univers un peu sombre.

Ce sont comme des lettres en musique. Est-ce plus facile à dire en musique ?
Oui, j’ai dit des choses à ma fille à travers une chanson que je n’aurais peut être pas pu lui dire comme ça.

Le cinéma est omniprésent dans tes chansons, on connait ton parcours de comédien. Il y a toujours une sorte de décor, en permanence.
C’est pour ça que je voyage, pour avoir un décor. J’essaie d’avoir toujours la même couleur dans mes chansons mais j’aime changer le décor, pour surprendre le public et le faire voyager. C’est vrai que je suis très influencé par le cinéma. C’est un film que j’ai vu quand j’avais 8 ans qui a déclenché chez moi le gout de la musique latine, le film de Brigitte Bardot « Et Dieu… Créa la femme », où elle danse une scène de mambo endiablée avec des percussionnistes cubains. Ça m’a foutu un truc au coeur ; le lendemain, je suis allé m’acheter une paire de combos. Ces percussions ont été mon premier instrument, avant la guitare. Et avant je prenais les casseroles de ma mère, je lui cassais les oreilles. Les percussions ont été mes premiers instruments et ça a été déclenché par un film. Le cinéma est omniprésent, même quand j’écris mes chansons, c’est très imagé, comme pour raconter une histoire.

Si tu n’avais pas soigné ta timidité avec ta musique, que ce serait-il passé ? Serais-tu tombé dans la musique pour exprimer tout ça ? Tu as un côté, si je comprends bien, très introverti, et un côté extraverti à mort ?
Beaucoup de gens qui font ces métiers de spectacles et qui se mettent devant le font souvent pour cacher un mal être, une angoisse d’ado, « je n’étais pas très bien accepté, j’étais timide pour parler aux filles »… Ils montaient sur scène, mettaient un costume, et se trouvaient audacieux, libres. Ça arrive souvent. Les comédiens surtout, ont souvent besoin d’être un autre personnage pour devenir audacieux. C’est vrai que j’ai soigné ma timidité et mon isolement, parce que je suis assez solitaire, grâce à la musique. Vers 18-19 ans, je suis arrivé au cabaret, aux Trois Mailletz, à Paris. Un jour je suis monté sur scène et j’étais un autre, je ne sais pas pourquoi. Je m’étais acheté un costard aux puces, pour ressembler à Gary Grant, je m’étais fait une coupe chez Jacky, rue Championnet. Il faisait des coupes un peu de Daniel Gélin. J’étais un autre, et je me suis mis à chanter du jazz. Ça me libérait. Ça m’a aidé, c’est comme une thérapie, je pense que ça arrive à beaucoup d’artistes. D’ailleurs ma mère ne m’a pas reconnu. Elle m’a vu solaire sur scène, il y a une sorte de skyzophrénie.

Tu as passé un cap au dessus dans cet album, avec une chanson sans ambigüité, c’est franchement dit à un moment : c’est l’appel à la chaire, au corps.
Sur Dis moi que tu m’aimes, oui. Je m’étais aperçu sur ma dernière tournée que la danse de couple est une métaphore de l’acte sexuel. Je ne sais plus qui a dit « c’est l’expression verticale d’un désir horizontal ». Quand on danse avec quelqu’un, quelque chose se passe. On peut inviter à danser quelqu’un qu’on n’a jamais vu et le prendre dans ses bras. Je trouve ça extraordinaire pour draguer. On sent si ça va le faire, entre les deux personnes, c’est plus rapide et plus efficace que quand on s’invite à diner et qu’on parle pendant des heures. La danse est quelque chose de très sexy. J’ai fait une chanson dans laquelle un garçon apprend à une fille à danser. Mais on ne sait pas s’il lui apprend à danser ou à faire autre chose… Toute la chanson est dans cette ambigüité.

La salsa et la musique latino désinhibent beaucoup, et on n’a pas cette culture là en France. Quand on est à Cuba, c’est très naturel de chanter et de danser. Tu disais que lors de ton expérience à Bercy, quand les gens ont commencé à danser sur de la salsa, ils se lâchent !
Oui, on a moins cette conscience du corps en France, c’est vrai. Il faut savoir que là bas dans les pays tropicaux, il y a beaucoup de métissage, ce sont des africains et des espagnols qui se sont mélangés. Il y a beaucoup de métisses, et donc un rapport au corps qui est différent. Ils vivent dans la rue, le climat aide à vivre dehors ; vous allez toujours voir à Porto Rico quelqu’un qui va prendre un paire de Congas à n’importe quel moment de la journée. Les gens vont se réunir et se mettre à danser. Si on fait ça à Paris, il va y avoir des embouteillages, ce n’est pas possible. C’est une mentalité où les gens sont très libérés. Ils dansent, expriment cette libération à travers la salsa, une musique qui a été inventée par les esclaves, des gens qui vivaient dans des conditions très dures et qui trouvaient dans cette musique un moyen de se libérer. Il y a toujours cette notion de libération dans cette musique. Même si vous avez des soucis, quand vous l’écoutez ils s’envolent.

A travers toutes ces chansons, on arrive à deviner chez toi quelques traits de caractère, au-delà même du rapport avec la femme. Dans « Dans ta chambre », on comprend que tu aimes être dans des endroits exigus pour créer, que ça t’aide ?
Oui, j’aime toujours les chambres, parce que c’est là que j’ai commencé, dans une chambre de bonne. Plus tard, quand j’ai eu les moyens et que je me suis acheté un deux pièces, je suis toujours resté dans ma chambre. C’est un endroit très petit, avec vue sur les toits de Paris, sur le ciel et l’infini. Autant la chambre est un petit endroit, autant votre imaginaire peut partir partout. Vous pouvez écrire des chansons, aimer votre fiancée, écrire des déclarations, fomenter des révolutions, imaginer des symphonies… Il y a plus d’espace dans une chambre que dans la rue, où on se sent perdu. Mon refuge c’est ma chambre ; j’ai donc écrit « Dans ta chambre », où on est deux, ma fiancée et moi, et où on imagine des tas de choses.

Est-ce qu’au fil des albums tu as l’impression que le processus de création est toujours le même, que tu as besoin d’être dans une ambiance particulière, il y a t-il comme un parcours ?
J’ai besoin d’être à l’étranger. A Paris, je n’ai pas beaucoup d’inspiration, parce que tout le monde me connait, j’ai mes copains et mes repères, et que j’ai besoin d’être en danger. J’ai besoin, à chaque fois, d’être comme un débutant. Quand j’arrive dans un pays où personne ne me connait, c’est vierge, il n’y a pas d’image de moi. Personne ne me connaissait à Porto Rico, comme je vous l’ai dit. J’aime cette image de liberté, personne ne connait ni mes chansons, ni moi. Je me sens libre. C’est pour ça que je vais à Cuba, à Porto Rico, à la Nouvelle Orléans, des endroits où personne ne me connait. Je veux juste avoir de bons musiciens pour que le disque sonne et ait le parfum de la musique que je veux.

Tu ressens ça comme un challenge de coucher ta voix en français sur du cru ?
C’est l’idée. Il y a un apriori sur le français qui dit que le français ne swingue pas, que le swing est plutôt réservé à l’anglais ou l’espagnol. C’est vrai qu’on a plutôt l’habitude d’écouter de la salsa sur de l’espagnol, et rarement en français. J’ai toujours eu envie de montrer que si c’est bien fait, la salsa ou le jazz en français peuvent swinguer. C’est un challenge pour moi que de montrer que le français est une langue qui n’a rien à envier à l’anglais.

Il y a une reprise de Franck Sinatra. Le fait que tu aies choisi ce titre va audelà de ce grand succès que tu aimes forcément beaucoup, c’est aussi avec le personnage qu’on trouve des points communs ?
Tout le monde sait que je suis un fan de Sinatra. J’ai repris « Fly me to the moon » dans un album fait à la Nouvelle Orléans. J’adore ce mec depuis tout petit, comme Dean Martin, il y a des gens qui étaient libres, qui expriment une certaine liberté. J’ai bien étudié la vie de Sinatra et ce qui m’a frappé c’est qu’il faisait ce qu’il voulait. On a souvent essayé de l’influencer, de lui dire qu’il fallait faire ci ou ça pour que ça marche, il s’en moquait, il faisait sa musique, ce qu’il ressentait. J’ai pris leçon là dessus, je me suis toujours dit « Ma musique n’est peut être pas à la mode, je ne vais pas passer en radio, mais ce n’est pas grave, c’est ce que je sens ». Des gens comme Sinatra ou Aznavour ont été des modèles pour moi, ils faisaient que ce qu’ils ressentaient et non pas ce qu’on leur disait de faire. Ce texte est magnifique. My way raconte l’histoire d’un homme qui arrive au milieu de sa vie et qui fait le bilan. Il dit que tout ce qu’il a fait, il l’a fait à sa manière. Je trouve que c’est une leçon merveilleuse.

Le fait d’être un crooner à part entière, c’est ce qu’on dit de toi en France non ?
C’est gentil. C’est ce que je voulais. Quand j’étais ado dans les années 80, j’écoutais de la musique et je me demandais pourquoi personne ne reprenait du swing, de la musique latine, du bolero, de la musique latine, de grandes orchestrations avec des violons. L’emploi de crooner très à la mode dans les années 50, avec Sacha Distel, Yves Montand et Gilbert Becaud, je me suis dit « je vais le prendre, m’habiller comme ça, faire des grands big bands, faire des chansons romantiques… ». Cet emploi était vacant et je l’ai pris, c’est tout.

Comment ressens-tu ce costard de crooner ? Ce sont les gens qui te renvoient cette image, tu as peut-être été agréablement surpris, ou bien t’es-tu dit « Tiens, on me voit comme ça » ?
Au début, on me regardait un peu bizarrement. J’arrivais dans les années 90 où tout le monde était en jeans et en chemise, les chanteurs ne s’habillaient pas, ils voulaient ressembler aux gens du quotidien. Moi j’étais en costard, ça faisait bizarre, le mec qui chante en costard cravate. J’avais des modèles, les crooners dont on a parlé tout à l’heure, très élégants. Mais dans la vie, je ne m’habillais jamais comme ça. J’ai toujours été cool. C’est un costume dont j’avais besoin pour rentrer dans le personnage du crooner qui passait par une certaine élégance. Je m’habillais chez les tailleurs italiens, j’avais toute une recherche vestimentaire. Au début, on me regardait bizarrement, puis on s’est habitué à ce personnage là. Si je venais chanter en jeans à la télé, on m’enverrait des lettres, en me disant que ce n’est pas possible ! J’en ai déjà eu d’ailleurs, quand j’ai fait un album un peu pop à Londres. Je m’étais dit que je n’allais pas m’habiller en costume pour ce disque un peu pop soul. Les gens n’ont pas suivi. Ils ont aimé ce côté très élégant, donc j’ai continué.

Tu parlais de tes fans, est-ce qu’ils t’ont renvoyé des choses qui t’ont surprises, à un moment donné ? Tu as une image, et tu ne peux pas trop en sortir ?
J’ai essayé d’en sortir sans trop en sortir. Quand j’ai fait mon premier disque très swing Saint Germain, pour ne pas qu’on me fige là dedans, je suis allé à Cuba, j’ai essayé de brouiller en peu les pistes en faisant de la musique latine tout en restant dans la lignée. Après je suis allé en Angleterre, en Italie. C’était moi-même, mais je changeais un peu. Si vous changez trop, les gens sont un peu surpris. Je suis toujours resté entre la musique latine et le jazz, ce sont des musiques qui me passionnent, je les écoute depuis que j’ai 5-6 ans. Je suis toujours en accord avec moi-même. J’essaie de changer un peu pour que les gens trouvent ça différent. Je ne pourrais pas demain faire du hard rock, ce n’est pas mon truc et les gens trouveraient ça bizarre. J’oscillerai toujours entre ces deux musiques là, le jazz et la musique latine.

Après avoir fait danser la France entière, à Bercy en particulier, tu es reparti pour une nouvelle tournée, ambitieuse, avec beaucoup de musiciens.
J’ai des big bands. Comme c’est un disque très salsa, j’ai engagé des salseros, j’ai pris deux percussionnistes cubains, je vais prendre des cuivres qui viennent des caraïbes… Je vais faire un concept très salsa. Même les vieux tubes comme « Suzette » ou «Tant qu’il y aura des femmes », je vais les revisiter en salsa. Je veux donner un côté très latin à ce disque et j’ai envie que la musique latine redevienne à la mode. C’était très à la mode il y a 12 ans, quand j’ai fait ce disque à Cuba. Après, Buenavista social club est arrivé, toute une mode latine, qui est retombée un peu et je trouve ça dommage. Pour moi c’est plus qu’une mode, c’est quelque chose d’intemporel, une musique traditionnelle, qui est romantique et sentimentale, qui s’inscrit dans la tradition et qui à la fois moderne. Elle plait aux jeunes et aux moins jeunes. C’est comme le jazz, c’est une musique totalement intemporelle. J’avais besoin de faire ce disque et sur scène, j’espère que ça va être très « caliente ».

LES ALBUMS DE DANY BRILLANT SONT DISPONIBLES ICI

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