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Scène française

David Hallyday

David Hallyday en interview

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David Hallyday 4

Après quelques années de silence, David Hallyday est enfin de retour sur le devant de la scène avec son nouvel album baptisé « Un Nouveau Monde ».

On va commencer par la pochette de l’album. Avant même d’écouter, sur cette pochette, on te voit de dos, tu scrutes l’horizon, un orage se prépare, avec des nuages plutôt menaçant. L’album s’intitule « Un nouveau monde ». Pourquoi ?
De dos, ça change du reste. On voulait faire différent, donc on a fait de dos. C’est symbolique. On fait face à ce nouveau monde en train de se préparer. Au lieu de s’en éloigner, on entre dedans et on fait face. C’est pour cela qu’on a choisit ce genre d’image.

C’est un peu le thème que tu voulais développer dans l’album ?

Oui. C’est un thème récurrent dans l’album. On se pose des questions, on se demande si on est prêt à faire certaines choses, à assumer certaines choses. Face à la vie qu’on mène à notre époque, ce sont des questions générationnelles.

Tu as vraiment la sensation de passer à autre chose ?

Oui, j’ai cette forte impression depuis longtemps, les gens qui sont autour de moi aussi. On est tous dans quelque chose de différent, on n’arrive pas à capter ce que c’est. On voit les nouveaux schémas qui se mettent en place dans l’audiovisuel, les nouvelles techniques, les nouveaux réseaux sociaux, une façon différente de communiquer et de voir les choses. On a moins peur de parler de choses tabous, mais on a peur d’autres choses. C’est bourré de paradoxes, je le ressens vraiment.

Il y a 10 ans, tu sortais ton premier album en français, « Un paradis/Un enfer ». Tu aimes les paradoxes, l’ombre et la lumière…

Oui j’aime bien, ce sont des choses intéressantes, comme chez les gens. J’aime quand on s’aperçoit après de nombreuses années qu’untel n’est pas comme tu pensais qu’il était, qu’il cachait son jeu. J’aime bien les frictions, les choses qui ne sont pas faites pour aller ensemble mais qui le sont. J’aime bien ce décalage.

Ça correspond bien à ta personnalité, avec ce côté discrétion absolue et ce côté lâché que tu laisses entrevoir. C’est ce qui t’extériorise le mieux ?
J’ai commencé à écrire parce que j’étais atteint de mutisme quand j’étais très jeune. La musique était le moyen de faire passer ce que je ressentais. C’est comme ça que j’ai commencé à écrire. C’est moins le cas aujourd’hui. C’est toujours ma passion, depuis que je suis né. Ce sont les générations d’artistes dans ma famille, surtout du côté de ma mère car je connais moins du côté de mon père, qui m’ont passé ça. Ça me défoule, c’est un peu comme de la méditation. C’est pour ça que j’écris tout le temps. Il y a aussi autres choses. J’adore la compétition, que ce soit le tennis ou la course automobile. Il y a plein de choses qui me défoulent.

On a l’impression qu’avec Laura, il fallait que cela se passe dans la musique à un moment donné. C’est plus fort que vous dans la famille, tout s’exprime dans la musique. Au départ, Laura est plus dans la comédie, mais ce n’est pas très éloigné. Ce duo était plutôt évident.

Il fallait y penser. C’était le bon moment pour nous. On devait le faire il y a deux ans mais elle tournait deux films et moi je partais beaucoup aux Etats Unis. On en avait envie. Ce sont des métiers parallèles. Aux USA, tu vois des gens chanter, danser, jouer la comédie, produire leur émission, produire leur album. On est vraiment dans cette époque. J’ai aussi très envie de faire des films. On peut mélanger tous ces métiers. C’est beaucoup moins choquant qu’avant, en France. Les USA sont le pays des comédies musicales, ceux qui ont inventé qu’on pouvait chanter, danser, jouer la comédie, produire. Je dirais que c’est normal de le faire comme ça là-bas. En France, c’était moins connu. On aime bien quand on reste dans des cases. Mais ça s’ouvre avec la nouvelle génération, qui est très productive. Ça commence à bouger.

On en vient à tes activités parallèles : producteur télé. Quel est ton objectif ? Tu t’es associé à un ami.
Oui, à un ami d’enfance, Cyril Viguier, qui est l’un des meilleurs producteurs de sa génération. Il a fondé France 5, une des chaines hertziennes du service public. Il est ensuite parti aux Etats Unis, il a crée des chaines sur le câble, sur le sport extrême. Il l’a très bien vendu à un moment où il fallait vendre. C’est là que nous nous sommes revus, et on s’est dit qu’il y avait des choses à faire dans le multimédia, la télé, le cinéma, internet, la téléphonie mobile, tous les nouveaux médias qui s’installaient. Il repartait en France et moi aussi. Je dis toujours que si ça n’avait pas été lui, je n’aurais pas fait cette boite. On se fait confiance, c’est quelqu’un que j’admire beaucoup. Ça fonctionne bien, on est très complémentaire. On produit pour la télé, on travaille sur des émissions de flux, sur des documentaires que l’on vend partout dans le monde ; on fait de l’internet, de la téléphonie mobile…

Tu as produit le clip avec Laura.

Oui. Et nous sortons DHCV Music, un label indépendant.

Il me semble que tu étais en train de tourner un documentaire sur la tournée de Johnny ?
Non. On n’a pas tourné de documentaire. On a fait des programmes courts que l’on a donné en exclu à Orange. Vous pouvez les voir sur leur page d’accueil, section musique. Ce sont des entretiens, huit modules d’1min30 de conversation entre lui et moi. C’est Orange qui l’a sorti. En ce qui concerne mon père, c’est la seule chose qu’on ait faite pour l’instant. On vient de sortir un documentaire sur Jimmy Carter et sur les grandes destinées politique, ce qui nous intéresse beaucoup. Qu’est-ce qui fait qu’on homme qui n‘était pas destiné à une grande carrière politique a réussi à le faire ?!

Tu as rencontré Jimmy Carter ?
On l’a rencontré, nous sommes allés en plein milieu de l’état de Géorgie pour le voir, là où il a toujours vécu, ainsi qu’à Atlanta où il y a la fondation Carter, l’une des fondations humanitaires privées les plus importantes du monde. Carter est le président de ma jeunesse. Il était président quand je suis arrivé aux Etats-Unis. On a passé une heure avec lui et sa femme, pour le documentaire. On a déjà fait Reagan et on va s’attaquer aux Clinton. Ça va être rigolo.

On est obligé de parler de tout ça parce que tu es en train de relier toutes ces activités parallèles. Revenons quand même à l’album « Nouveau monde », et parlons des auteurs. On a l’impression que tu les as aiguillés musicalement, pour qu’ils posent sur les mots sur les titres, mais que tu avais des choses précises à dire.

Je leur ai proposé plusieurs thèmes. Il y a des gens avec qui j’ai déjà travaillé, comme Eric Chemouny, avec qui on a écrit « Sang pour sang ». Pierre Dominique Burgaud est le nouveau venu dans mon univers. J’avais écrit une chanson avec Grand Corps Malade sur le dernier album de mon père et on voulait retravailler ensemble sur mon album. On a pas mal bossé. Ce qui était important était d’entrer dans mon univers du moment. Je leur ai demandé des choses compliquées, de mettre l’accent sur des mots et des phrases clés, de jouer sur les sentiments amoureux. C’était compliqué.

Tu te souviens des mots clés ?
Par exemple pour «Le poids d’être un homme», j’ai dit que je voulais écrire une chanson sur mon fils et sur le rôle de père à notre époque. Est-ce qu’on est vraiment prêt à assumer ce rôle important, qui a pris de plus en plus d’importance avec les générations ? Avant, c’était les femmes qui avaient l’exclusivité, l’instinct maternel… On ne parlait même pas des hommes, qui n’avaient pas d’importance fondamentale avec les enfants. Maintenant, on est au même niveau. Nous nous sommes aperçus que le rôle du père est très important pour les enfants. La société nous pousse à être un père formidable, un mari exemplaire, d’être superman au boulot… c’est très compliqué. En même temps, je voulais de l’émotion. Je prends cette chanson comme exemple, parce qu’elle était très compliquée à écrire, et il l’a très bien faite.

Fabien, Grand Corps Malade, on ne l’attendait pas sur ce registre.

Si tu fais attention à son travail personnel, il peut avoir beaucoup d’humour, il raconte la vie à sa façon. J’avais envie de parler aussi de gens que je vois, que je rencontre, d’ados super agressifs, qui n’ont aucun complexe et qui font tout passer par le matériel. Leur idée du bonheur, de succès, de réussite passe par le matériel et la facilité. Je lui ai dit d’y aller dans l’excès, de créer ce mec qui ne parle que de ça : « Moi je veux vivre à New York City, parce que c’est mon rêve les gens qui réussissent… « . On s’est mis dans ce trip là. Il a amené le texte au début, il était bien mais je le voulais plus extrême. Je lui ai donné des mots clés : le mec veut un jacuzzi dans sa suite d’hôtel, des gonzesses partout, des belles décapotables américaines. Il veut les photographes, se montrer dès qu’il y a une opportunité… ce genre de truc. C’est devenu « New York City ».

C’est devenu un clin d’œil : avoir de la notoriété avant d’avoir du talent ?
Exactement. Avant tout. Heureusement, tous les gamins ne sont pas comme ça. Tu regardes ça et tu ris, les gosses sont marrants et un peu effrayants en même temps. Tu te demandes si toute la nouvelle génération va être comme ça, s’ils vont penser qu’il suffit de faire la Star Ac’ pour être doué. On leur a fait croire que notre métier se passait comme ça, qu’en 6 semaines tu pouvais devenir une énorme star; c’est hallucinant. Ça fait peur quand tu as des enfants, tu espères que tu vas arriver à leur enseigner d’autres valeurs, à leur montrer que la vie ce n’est pas ça. On a traité cette chanson avec une notion humoristique plutôt que critique.

Si on regarde dans le rétroviseur, ça a commencé pour toi aux Etats-Unis, il y a les Weekenders, Blind fish… Tu étais dans une veine rock. Quand on regarde tous les albums que tu as sortis, il y a une quête musicale. Est-ce que tu as l’impression que tu es arrivé à faire le mélange que tu voulais faire ? Est-ce que tu es arrivé musicalement à ce que tu voulais faire ?

Oui et non. A chaque moment, j’ai fait l‘album que je voulais faire. Un album représente un état d’esprit à un moment donné. Ça ne représente pas l’avenir. Peut être que l’année prochaine je penserai à autre chose, qu’on sera dans d’autres climats sociaux et que j’aurai envie de parler d’autre chose. Je ne sais pas si on arrive à faire l’album qu’on veut. C’est un art que l’on n’arrête pas d’explorer.

Tu as l’impression que le rock correspond bien à l’humeur du moment ?
Pour moi oui, c’est ce que j’avais envie de faire maintenant. Sur la longueur, je ne sais pas si on arrive avec un bilan à 100% positif. Je pense que non. C’est tellement large comme domaine. J’entendais De Niro, quand il avait fait l’acteur studio. On lui posait la question : « Est-ce que vous avez l’impression de stagner maintenant que vous avez tout appris et que vous êtes tellement bon ?« . Il a dit : « Pas du tout, j’en apprends encore tous les jours, j’en apprends sur moi-même à chaque fois que je fais un film« . Dans la musique, c’est aussi comme ça. Je ne pense pas qu’on arrive au bout de quelque chose. On est toujours en quête d’explorer, de faire des choses différentes.

Tu cherches vraiment à aller jusqu’au bout du projet. Tu es multi instrumentiste, tu fais l’arrangement, tu participes vraiment à toutes les étapes. Est-ce que tu as pu encore évoluer sur cet album ?
Oui, ça faisait longtemps que je n’avais pas tout joué. J’ai l’impression de m’être beaucoup plus impliqué dans celui là que dans les autres. Je le ressentais vraiment à ce moment là, qu’il fallait que je m’implique plus. Avant, j’avais d’autres choses dans la tête. Là je n’avais que ça. Je ne parle pas des productions que je fais à côté. J’avais vraiment envie de réussir cet album musicalement.

Dans On se fait peur, tu dis « freine », avec Laura. C’est un paradoxe, pour le compétiteur que tu es ? Il faut rappeler que tu as été champion de France en 2001 dans la catégorie grand tourisme. Tu as participé aux 24h du Mans. Qu’est- ce qu’il en est en juin 2010 ?

J’ai été appelé par Audi France pour représenter la marque cette année. Je suis très heureux, c’est une belle marque et j’aime beaucoup ce constructeur. Ils m’ont pris pour faire les championnats de France sur la Audi R8. Je roule avec Stéphane Ortelli, qui est un pote. On a commencé ensemble, il est un peu plus jeune que moi. On se retrouve tous les deux dans cette voiture et c’est vraiment un moment de plaisir.

Quel est l’objectif ? Je crois que tu as fait 28ème au 24h du Mans.
Sans doute. Je l’ai fait 8 années de suite. J’ai fait la pole en 2008. On a fini 7ème de la catégorie et 28ème au général, toutes catégories confondues. On était content de finir. C’était la deuxième fois que je finissais. J’avais un bon équipage, Christophe Bouchut, Patrick Bornhauser…

Quelle est la sensation dans les sports mécaniques ?

C’est la compétition. Je te parlais du tennis, pour moi, la compétition est primordiale. C’est un exutoire formidable, je me défoule. Je sors de ma vie, de mon métier, d’une certaine catégorie de gens et je côtoie un autre milieu. J’ai beaucoup de potes dans le sport. Ça me fait du bien. La compétition, c’est le dépassement de soi. Quand tu es sur une ligne de départ, tu as 30 mecs qui ont envie de te battre. Je trouve ça très excitant. Tout le monde s’en fout de qui tu es, ils n’ont qu’une envie, celle de te battre. J’aime bien l’idée.

Je me suis laissé dire que tu allais reprendre le métier de comédien dans une fiction aux Etats-Unis, pour une chaine de télé américaine. C’est vrai ?

C’est sur une chaine qui s’appelle Lifetime. J’en parlerai quand ça sera signé mais ça s’oriente bien.

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