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Scène française

Cyril Paulus

Interview Cyril Paulus

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Cyril Paulus 4

A l’occasion de la sortie de son album, « Une histoire ordinaire », Cyril Paulus s’est entretenu avec Zikeo pour nous parler de son nouvel opus.

Ce parcours dans la musique date d’il y a de nombreuses années. Vous avez commencé vous aviez 12 ans.
Oui, ça a commencé même avant en fait. J’ai toujours fait de la musique, j’ai toujours été passionné par ça. Je tapais sur des barils de lessives pour faire de la batterie… J’ai commencé vraiment tout petit. J’ai eu mes premiers groupes à 12 ans. On avait d’ailleurs remporté un tremplin avec une radio nationale à Béziers. Ensuite, j’ai enchainé au collège avec des groupes un peu plus sérieux, on répété régulièrement, on faisait plein de concerts. Notamment un groupe de rock progressif chevelu … du hard rock quoi ! … J’ai toujours voulu en faire mon métier. Donc à 18 ans, après min BAC, je suis monté à Paris et j’ai essayé de signer un contrat de disque. Ce que j’ai fait en 97.

L’enfant de Montpellier était vraiment persévérant et avez envie de percer dans le monde de la musique.
C’est-à-dire que l’enfant de Montpellier il ne savait pas faire grand-chose d’autre en fait, donc il s’est dit je vais continuer là dedans, parce que je suis capable de le faire correctement.

Et artistiquement est-ce que ça change quelque chose d’être indépendant aujourd’hui ?

Oui ça change complètement. Je me rends compte que je m’accorde plus de liberté, j’avais tendance à m’auto-censurer quand j’étais en Major. Et aujourd’hui le fait d’être indépendant, je me lâche plus musicalement. Par exemple, la chanson « Dans ta ronde » qui dure presque 7 minutes … J’aurais jamais pu me permettre une chose comme ça … Même dans la production on a tenté des choses, il y a des intros qui sont en mono, on a essayé plein de trucs assez amusants qu’on aurait peut-être pas pu faire. C’est vrai que c’est un vrai plus !

Comment ça se passe à 19 ans quand on signe avec une maison de disque ?

Je pensais que ça serait la gloire, la célébrité en 3 semaines. Je voyais les groupes qui me faisaient rêver à la télé, et je me disais : « C’est génial, j’ai signé avec une major et je vais devenir super connu« . Et en fait, ça ne s’est pas vraiment passé comme ça. Mais j’ai persévéré, de maison de disques en maison de disques, pour au final me retrouver indépendant aujourd’hui.

Et donc un démarrage plutôt fort, avec un premier single, C’est pour la vie.

Ca démarrait pas mal oui ! Ca passait bien à la radio, je m’entendais pour la première fois … Un clip aussi ! Elu « clip des clips » sur M6 ! … Donc des bonnes choses !

Et une volonté d’aller où après ce parcours ? Vous avez composé beaucoup de mélodie et beaucoup ont servi pour de nombreux albums, de nombreux artistes.
C’est vrai … J’ai toujours écrit des chansons, beaucoup, la mélodie est vraiment ce que j’aime faire, c’est l’essence de mes chansons. Quand j’ai eu la chance d’avoir des artistes qui me demandaient des chansons j’étais très très content de pouvoir travailler pour eux. Quand j’ai fait le Etre à la hauteur pour le Roi Soleil c’était une expérience géniale parce que je me voyais déjà Michel Berger, à composer pour des grosses comédies musicales ! Il se trouve que ça a eu beaucoup de succès donc ça a été une super aubaine pour moi. Et je continue. De temps en temps, on me demande des chansons et j’y travaille. Ca me fait plaisir d’entendre mes chansons chantées par d’autres.

Quelques grands succès : Etre à la hauteur par exemple, puis un nouvel album signé chez un grand label en 2006.

Absolument ! Il s’appelait « Banquise ». Il y a eu 2 extraits de cet album qui sont pas mal passés à la radio. Le plus connu doit être « Un autre nom ». On en a parlé encore il y a quelques jours. Donc ça a effectivement marqué quelques esprits. Toujours dans cet esprit de mélodies, les mélodies à l’anglaise, c’est ce que j’aime, c’est mon essence de composition.

Une mélodie à l’anglaise, enregistrée à l’étranger ?
L’album « Banquise » a été enregistré en Angleterre, avec le producteur Martin Terefe, qui a notamment réalisé les albums de Jason Mraz, James Morrisson, entre autres. En fait moi j’avais eu envie de travailler avec lui parce qu’il avait fait l’avant dernier album de A-ha. J’étais très fan du groupe, et quand je l’avais écouté j’avais trouvé une évolution dans le son, et je me suis dit c’est avec lui que je voudrais travailler. Il a fait de ce groupe là quelque chose de moderne, avec des batteries, des guitares, etc. J’ai dit à la maison de disque : « C’est ce son que je veux ! ». On l’a contacté, on est allé le voir à Londres, et il a bien aimé les chansons. Et on a donc eu l’occasion de travailler aussi avec un des membres de A-ha qui fait des claviers sur le disque, avec le batteur de Travis et plein de gens que moi j’adore en tant qu’auditeur.

Aujourd’hui fort de ces expériences, vous vous lancez vous-même dans la production pour votre nouvel album ?
En fait, ça part d’un constat que tout le monde peut faire, sur la difficulté rencontrée dans le monde du disque aujourd’hui. Ce n’est pas que les maisons de disques font un mauvais boulot, c’est un faux discours, des tas de gens aiment ce métier et arrivent à le faire bien. Simplement, il y a le piratage qui vient compliquer les choses. Moi en voyant ça, à la fin de mon contrat en février 2009, je me suis dit : « Il faut trouver une autre idée». J’avais un disque, j’avais envie de le faire écouter à mes fans, je communiquais régulièrement avec eux, et ils l’attendaient. Je voulais donc trouver une solution mais refaire le tour de maisons de disques ne m’intéressait pas. J’ai donc monté ce concept du CP Club. J’aime bien appeler ça une « maison » car dans une maison il y a une télé, une chaîne hifi, on peut se parler, communiquer … ce qui est le concept du site. On s’abonne donc au site, et les fans peuvent alors télécharger mon album, regarder la télévision du CP Club, les émissions spéciales qu’on leur prépare, écouter tout ce que j’ai fait jusqu’à présent. Je crois que c’est un concept assez sympa.

Au-delà de la musique, vous produisez des tas de contenus pour vos fans ?

Absolument, il y a beaucoup d’audiovisuel, en même temps ils ont l’occasion de réécouter tout ce que j’ai fait, ce qui n’était pas forcément évident, et puis il y a une messagerie, donc beaucoup d’interactivité dans le site. Les fans peuvent se filmer, et m’envoyer leurs questions, leurs messages, leurs remarques … Et puis il y a des émissions spéciales, comme le live où je réponds aux questions qu’ils m’ont posées sur la messagerie.

Vous avez fédéré autour de vous tout une équipe ?

Chacun bosse un peu dans tous les domaines. C’est vrai que quand il y en a un qui ne peut pas faire son boulot, un autre le remplace. On est une quinzaine. Et ça fait partie de ma fierté aussi, d’avoir su créer un enthousiasme chez tous ces gens qui sont tous des pros et qui ont envie de défendre le projet parce qu’ils le trouvent joli.

Est-ce que le CP Club est en quelque sorte l’anti star-system ?

Moi je ne me suis jamais senti star-system, donc le CP Club c’est l’honnêteté, le partage immédiat sans artifice. Je donne ce que j’ai à donner et ce n’est pas des paillettes, c’est de la musique, de la convivialité, parfois un peu d’humour. Le plus simplement possible.

On retrouve combien de titres sur cet album ?

C’est un album de 10 titres. C’est un album de copains. Avec les 3 musiciens : Romy Chelminski, Benjamin Tesquet et Sylvain Blanquart, on a tourné pendant 2 ans et on s’est rendu compte que sur scène on avait vraiment un son particulier, compact, … comme un groupe quoi. Et quand il a fallu enregistrer l’album je ne voyais pas pourquoi ça devait être comme le précédent, avec des musiciens que je ne connais pas alors qu’eux je les connais bien, qu’on a un son ensemble. En plus les chansons allaient vraiment dans un sens plus live, plus brut, plus direct, plus organique. Je me suis donc dit : « On va enregistrer ça en live, en studio« . J’ai fait appel à un ami d’enfance, le bassiste de mon groupe de lycée pour s’occuper du son. Il est maintenant PDG d’une boîte qui fabrique des petits écouteurs pour les chanteurs. C’est donc lui qui s’est occupé du son, avec un ami à lui. C’est donc vraiment un album de copains. On a pris un studio dans le Sud pendant 3 semaines, on a loué une maison là-bas, c’était assez sympa. Et je crois qu’on l’entend, que c’est un album fait en famille et qu’il est plus brut, plus live. Et dans ce que moi je raconte, c’est plus personnel. Et ce son de groupe on a voulu l’officialiser en prenant un nom de groupe sur l’album, qui est venu assez spontanément : « Cyril Paulus et les 3 ». C’est comme ça que je les appelle sur scène, c’est mes 3 quoi ! De temps en temps, c’est « Cyril Paulus et les 4 », on a des petits invités qui viennent nous rejoindre mais la base du groupe c’est nous 4.

Les tonalités de l’album auraient pu évoluer par rapport à ce que vous aviez l’habitude de faire ? On est plus dans la pop aujourd’hui ?
Oui, je pense que c’est moins variété, moins mélancolique que le précédent. C’est vrai qu’il était un peu triste, à la réécoute, je m’en rendais pas compte au moment où je l’ai fait. Mais les chansons reflètent aussi des périodes de la vie. Je pense que là j’avais envie de chanter des choses un peu plus gaies, un peu plus enjouées, un peu plus rock parfois … Et donc cet album est plus lumineux, direct et peut-être un peu plus fait pour la scène aussi.

Quelques titres dont on peut parler : Mythique, il a une histoire ?

Oui, Mythique il a une histoire ! C’est une double histoire. J’ai un ami qui dit tout le temps ça, dès qu’il parle d’une soirée, d’une expérience, il dit tout le temps : « C’était mythique« . J’ai donc eu envie de prendre ça pour moi et de l’utiliser dans une chanson. Et comme on travaillait sur une chanson qui parle des rencontres sur internet, on a fait le parallèle. C’est donc un titre sur les petites expériences drôles ou malheureuses qu’on peut rencontrer quand on fait des rencontres sur internet.

« Une histoire ordinaire » ?

C’est le titre de l’album, et c’est vraiment le message que je voulais faire passer. En février quand j’ai quitté la maison de disques, je me suis vraiment rendu compte que le star-system ne me correspondait pas vraiment, que je n’étais pas un type exceptionnel, juste un mec normal qui faisait de la musique. Et c’était ce que j’avais envie de dire. Quand on écoute réellement les paroles d’Une histoire ordinaire, ça raconte ma vie. Je trouve qu’il n’y a rien de plus beau qu’une histoire ordinaire, parce qu’on en a tous et qu’elles sont toutes plus belles les unes que les autres. Ce n’est pas de la démago, c’est vraiment ce que je pense et ce que je ressentais au moment de l’enregistrement de l’album. Et toutes les chansons sont des déclinaisons, des petites histoires ordinaires, des petites tranches de vie. Que ce soit « Les brins de paille » où je raconte comment certains souvenirs sont gravés toute la vie. Il y a des choses qu’on oublie et d’autres jamais : la cours de l’école, les premiers amours, ça nous reste. « Courir le monde » c’est plus une chanson dans la veine de On va de l’avant, un peu comme la chanson « Tout nous appartient » de l’album précédent, dans cet esprit de « on y va, on fonce, la vie est à nous« . C’est un peu le passage entre les 2 albums.

Pour revenir au CP Club, l’avantage c’est qu’on a tout de suite droit à l’album dès l’adhésion ?
C’est ça, en fait l’album est plus un cadeau de bienvenue. On s’abonne pour écouter toutes les chansons, regarder la télé, pour échanger, connaître toutes les actualités du groupe au plus tôt, et en même temps on a l’album. Ce qui fait l’avantage d’internet, c’est qu’on peut avoir une meilleure qualité sonore que le CD. Moi je le propose dans une qualité 24bits, ce qui est meilleur que le CD à 16 bits. Là on peut télécharger l’album avec le son tel qu’il sort du studio, sans compression, ce qui est quand même génial. Et puis évidemment il y a une version .mp3 pour pouvoir l’écouter sur un baladeur, et plein d’autres avantages.

Pour vous internet a pris le dessus sur l’industrie du disque ?
Non, pas dans les faits… Je pense que quand on est Lady Gaga ou Coldplay, on a besoin de l’industrie du disque, parce qu’on a besoin d’être exposé massivement et donc c’est le « tout marketing ». Moi je ne me classe pas dans cette catégorie là, je suis un artiste qui essaye de faire la musique qu’il ressent, sans être une super-star, et qui essaye de toucher les gens qui aiment cette musique là. Cette démarche est donc plus appropriée pour moi. Après, il faut des relais pour que les gens entendent parler de nous, nous connaissent et puissent écouter la musique. Je trouve que maintenant l’industrie de la musique est vraiment divisée en 2 : le « tout marketing » et le « fais-le toi-même », et je me classe plutôt dans cette catégorie là.

Après avoir connu le « tout marketing » ?
Oui, mais en même temps je n’étais pas un de ces artistes adaptés à ce format. J’ai essayé de faire ma musique, des gens aimaient ça, mon clip passait à la télé, ma chanson à la radio, mais pour autant je n’étais pas formaté pour exploser dans ce monde là. Maintenant, je me sens mieux dans mes pompes, plus à ma place, et je pense qu’il y a vraiment quelque chose à faire avec ce système.

Et ça vous laisse le temps de continuer à écrire, composer ?

Ca me laisse un peu de temps, beaucoup moins qu’avant, parce que fatalement j’ai énormément de boulot maintenant. Même si on a une belle équipe et que tout le monde bosse à fond j’ai beaucoup beaucoup plus de travail qu’avant. Mais évidemment que ça me laisse le temps. Si je ne composais et n’écrivais pas je serais très malheureux.

Le CP Club vous permet de tisser un lien fort avec ceux qui vous ont suivi tout le long de votre carrière. Quel est leur retour aujourd’hui sur l’album ?

Ils me l’ont dit, ils ont beaucoup aimé l’album. Avec moi c’est toujours pareil, il faut écouter l’album plusieurs fois, on le découvre petit à petit, en tout cas c’est le retour que j’ai depuis que j’ai commencé à faire de la musique. Je crois qu’ils aiment vraiment beaucoup l’album, et le concept aussi. Il y a eu quelques réticences au début, des fans qui me disaient : « Je ne comprends pas, ça ressemble à un fan club, et si on ne veut pas adhérer comment on fait ?« . Moi je répondais simplement : « Abonnez vous pour 1 mois, ça ne coûte que 6€99 (ce qui est moins cher que itunes), et si le CP Club ne vous intéresse pas, vous téléchargez l’album et puis c’est tout ! Rien ne vous oblige à regarder le live ou les émissions qu’on prépare pour vous« . Donc il n’y a pas d’engagement, même si le mot abonnement peut faire peur. C’est juste une nouvelle façon d’interagir entre l’artiste/le groupe et les fans.

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1 commentaire

1 commentaire

  1. Guérin publié il y a

    mardi 24 mars 2020 à 14:11 à 14:11

    Je suis plus heureuse depuis que j’ai rencontré Cyril au hasard

    de la sortie de mon chien !! c’est une belle personne qui à un grand

    coeur et respire la générosité!!!

    De plus c’est un artiste complet que j’apprecie beaucoup, sa voix

    appaise et ses chansons me parlent !!! bonne continuation et pleicourage

    dans ta vie personnelle :))))

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