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Scène française

Interview Olivia Ruiz

Interview Olivia Ruiz

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Interview Olivia Ruiz 4

Découvrez la seconde partie de l’interview d’Olivia Ruiz, qui en ce moment nous revient sur le devant de la scène avec l’excellent « Miss Météores », son tout nouvel album.

Il y a quelque chose de très cinématographique dans tes chansons. Par exemple sur Les Crêpes aux champignons, il y a presque un côté « hitchcockien », de mettre un climat dans la musique et dans l’intention des mots.
C’est vrai que j’aime ça, j’aime les atmosphères, qu’il n’y ait que deux notes. Je suis tout le temps à faire la guerre à mes musiciens, en leur disant « un minimum pour un maximum d’effets ! ». J’entends qu’ils ont toujours envie, c’est normal, ils sont tous supers forts, ce sont tous des prodiges qui ont eu un enseignement très scolaire. Ils sortent du conservatoire, de l’école de jazz. Et je suis toujours à leur casser les pieds en leur disant qu’il faut avec trois notes et une tenue, il y ait déjà un climat qui se dessine. À partir de là on peut visiter le morceau en étant très parcimonieux au niveau des arrangements. Donc j’adore ça. Je suis impatiente d’attaquer les répétitions de la tournée pour ça, des choses qu’on a trouvées pour les répétitions acoustiques et sur lesquelles on se dit tout à coup « Avec deux notes de sanza, on est super angoissé…. ». C’est peut être la partie la plus ludique du travail, le moment où il n’y a qu’à jouer et à assembler des choses. On se dit « Ça ne doit pas aller du tout ensemble, je vais mettre ensemble pour voir s’il ne se passe pas un truc ».

C’est facile d’écrire des histoires d’amour quand on s’est fait connaitre en disant « Je n’aime pas l’amour » ?
Belle à en crever ou Les météores sont des sublimes chansons d’amour. Oui, j’avais un petit problème avec les chansons d’amour. C’est pour ça que j’ai choisis la chanson de Juliette Je n’aime pas l’amour. Ça peut être tellement borderline et dangereux de chanter l’amour… On risque tellement de tomber dans quelque chose de mièvre, de mielleux et de super chiant, que je ne voulais jamais aborder ce type de thématique. Et puis finalement, quand on prend juste une partie de quelque chose, en l’occurrence la jalousie et sa souffrance pour Les météores ou une passion démesurée pour Les crêpes aux champignons, on se dit qu’on peut y aller, qu’on ne risque pas de tomber là dedans. Et il y a aussi cette espèce de mélange. Je me dis que si dans une chanson je donne de la voix alors que c’est une chanson d’amour, je vais avoir l’air d’une nana à qui je n’ai pas envie de ressembler du tout ! Je me suis aussi décomplexée au niveau vocal. Je me suis dit qu’après tout, ce n’est pas parce qu’on donne de la voix qu’on n’est qu’une chanteuse à voix et qu’on ne chante pas des textes avec une vraie profondeur.

C’est facile d’aller loin dans les chansons d’amour ? Dans Belle à en crever, le texte va très loin ! Est-ce qu’on se pose des limites parfois, ou on se pose la question des limites dans la chanson d’amour ?
Comme je suis très pudique, je n’ai pas besoin de me cadrer au niveau des limites de ce que je vais dire, ça se fait assez naturellement, il y a une espèce de barrière invisible au moment où j’écris qui fait que je ne rentre jamais dans des choses trop personnelles, ou je ne vais pas trop puiser dans le présent. Je vais plutôt fouiller dans mais anciennes histoires, ou des histoires que vivent des gens de mon entourage, que je vais mettre comme ingrédient supplémentaire à quelque chose qui m’a parlé. Là dessus, je ne m’inquiète jamais trop parce que je sais que naturellement je suis pudique, je ne vais jamais aller très loin, ou raconter précisément quelque chose qui me démasquera.

Pudique mais en revanche, tu assumes peut être davantage certaines de tes convictions ou de tes tragédies intimes. Je pense à la chanson Quédate. On a la sensation d’album en album qu’on suit le cheminement d’Olivia Ruiz et ce grand travail de réconciliation avec ses racines ?
Maintenant, quand je vois tous mes disques je me dis que Je n’aime pas l’amour, mais il y a quand même la chanson cachée en duo avec mon père. « La femme chocolat », c’était encore la chanson cachée avec mon père mais avec plus de souffrance et la peur d’être dépossédée de cette chose qui nous permet de continuer notre quête, et de nous rapprocher uniquement de nous même, qui est quelque chose de personnel. Sur le live, il y a ces chansons en famille avec mon cousin Steph à la contrebasse, qui m’accompagne au quotidien sur la route avec Guy, le guitariste de mon père, et mon père. L’échéance approche, nos anciens sont de plus en plus anciens et on est obligé d’évoluer dans nos points de vue. Aujourd’hui je me sens plus dans une urgence, il faut que je sache. Ils ne vont pas vivre jusqu’à 120 ans et moi j’ai besoin de clés. C’est ça que raconte la chanson Quédate, reste avec moi grandmère parce que je t’aime et que j’ai besoin de toi du point de vue affectif pur. Et en même temps tu sais que tu as certainement plein de choses à me dire avant de partir, qui va permettre qu’on ne se passe pas des boulets de génération en génération. Il faut couper la partie de la chaine qui est peut être la moins saine. Il y a ce mélange, cette évolution constante du rapport aux racines

Tu parles même de psycho généalogie. Tu commences même à en parler un peu publiquement. Là aussi, tu sors de choses un peu inattendues ?
Je trouve ça tellement passionnant la psycho généalogie. Ce n’est pas que pour moi. Je me rends compte dans mon entourage qu’il y a des gens très hermétiques à tout ce qui est psychologie, qui sont intimement persuadés que la thérapie ne pourra pas avoir raison de leur mal-être. Ils ne se sentent pas du tout convaincus par ça. Moi j’ai un frère qui est psychologue interculturel, j’ai profondément confiance en ce genre de méthode pour se sentir mieux. Et je trouve que dans la psycho généalogie, il y a vraiment des clés. Dans cette thérapie spécifique qu’on ne connait pas ou mal, il y a des choses super intéressantes. J’en parle parce que je pense que je ne suis pas la seule à me sentir concernée. En plus, le livre que je cite très souvent « Aîe mes aïeux », est vraiment foutu d’une telle façon que tout le monde peut comprendre et arriver à remettre les pièces du puzzle de sa propre vie juste avec les exemples donnés de façon très simplifiée qui rend les choses très évidentes.

On va bientôt se quitter et se retrouver très vite sur scène, parce que tu enchaines très vite par la scène. Le Chocolat show est définitivement derrière toi. Qu’est-ce que ça va être ? « Le météore show » ?
Je n’ai pas donné de nom à cette tournée mais je suis en train de préparer un très joli décor, j’espère que ça plaira aux gens. J’ai hâte. Je suis morte de trouille, comme je suis une grande sportive, je flippe un peu au niveau de ma condition physique… J’ai du mal à me remettre en marche, il faudrait que je commence un coaching, à un mois de ma tournée, que je me prenne en main. Je n’ai jamais arrêté aussi longtemps. Même si j’ai fait quelques petits concerts en Espagne, ça fait deux ans que je n’ai pas fait de show de deux heures. Je suis confrontée à un truc, où pour la première fois j’ai perdu une sorte de forme physique. Je suis morte de trouille, ça m’empêche de dormir. Mais ça ne me donne pas plus envie d’aller faire du sport, c’est infernal… En même temps, je suis impatiente d’y être, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas… Je serais peut être un peu essoufflée sur les premiers concerts mais tant pis ! Je suis coincée entre la trouille monstrueuse et l’impatience. Tout à tour c’est l’un ou l’autre qui prend le dessus. Je pense que dès que tout aura recommencé, ça va être du plaisir pur encore une fois.

Tu vas retrouver des gens qui ont acheté leur place avant même d’avoir écouté l’album, ce qui montre qu’il y a un public, une sorte de tribu Olivia Ruiz. Barbara avait écrite une chanson suite à cela, Ma plus belle histoire d’amour c’est vous. Qu’est-ce que tu vas leur dire, à tous ces gens qui te regardent aujourd’hui, qui ont déjà pris leur place en te faisant confiance sur ce nouvel album et qui vont venir te revoir sur scène ?
C’est ça qui fout la pression, ce sont les 2000 personnes qui ont acheté leur place pour l’Olympia avant même d’avoir écouté l’album. Soit elles sont un peu dingues soit elles m’aiment vraiment beaucoup. Comme je pense qu’il n’y a pas 2000 dingues, il y en a qui m’aiment beaucoup ! C’est ceux là que je ne veux pas décevoir, les fidèles qui comptent sur moi pour avoir deux heures de voyage ce vendredi soir là, et rentrer un peu plus léger chez eux. Je veux vraiment leur offrir ça. C’est bien le problème. C’est aussi super motivant !

LES ALBUMS D’OLIVIA RUIZ SONT DISPONIBLES ICI

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