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Scène française

Florent Pagny en interview

Florent Pagny en toute intimité…

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Florent Pagny en interview

Florent Pagny revient avec un nouvel album entièrement en espagnol, intitulé « C’est comme ça », l’occasion pour Zikeo.net d’en parler avec lui.

Tu penses qu’il y a des oreilles françaises qui vont écouter cet album ou c’était dans l’idée de voir ce qui se passe en Amérique du Sud, où tu es chez toi quelque part ?

Je suis très égoïste dans ma manière de fonctionner, avec toujours la partie altruiste de l’histoire. Je fais ce qu’il me plait, ce que je ressens comme bien, mais comme je considère que je suis comme tout le monde, les autres doivent s’y retrouver aussi. Sur la partie latine, je fais ce qu’il me plait mais je ne suis pas complètement latin. Cela fait treize ans que je les connais, que je partage ma vie avec cette culture. J’arrive sur un terrain où je ne sais pas si le côté francophone va le recevoir et je ne sais pas non plus si le coté latin va l’accepter. C’est le challenge. Pour l’instant les Latins ne sont pas encore au courant que le projet existe. Il leur faudra plus de temps de présentation pour qu’ils puissent l’écouter et le recevoir. En France par curiosité on a voulu le faire écouter pour voir comment ça réagissait. Ça a tellement réagi vite et bien que ça nous a obligé à sortir l’album beaucoup plus tôt. Les radios qui m’aiment bien et me pratiquent sont contentes de la chanson et de ce que ça provoque d’exotique, de curieux et de nouveau. Mission accomplie, je suis plutôt heureux de ce qui se passe. Mais c’est vrai que j’attends énormément du côté latin et espagnol. Il faut bien dissocier l’Espagne et le Latin. Ce n’est pas le même marché, ce n’est pas la même pop ni les mêmes chanteurs. Je ne me suis pas trop branché sur l’Espagne, je me suis branché sur ce que je connais le mieux, l’Amérique du Sud. Même le Mexique qui reste dans ce même marché était plus éloigné pour moi. Le côté « mariachi », c’est un atout dans la production et une couleur tellement forte que tu l’utilises et tu y arrives forcément. Même si les chansons arrivaient du Venezuela, elles pouvaient être habillées avec ce côté plus « mexicano ». Mais ce n’est pas dans la pop et la chanson traditionnelle espagnole que tu retrouves ça.

Est-ce qu’Azucena a pu donner des petits tuyaux, aider un peu ?
Non, ce sont mes mômes qui m’ont aidé. Ma femme et la musique… Dès qu’elle en aime une je me dis qu’il ne faut pas la sortir ! Ce ne sont que des gouffres et elle passe toujours à côté des bonnes. Par contre mes mômes m’ont vraiment rendu service. Ils étaient très attentifs aux accents, aux fautes de prononciation, et être sûrs que je prononce bien correctement. Ce sont des mômes, ils ne te font aucun cadeau, dès qu’ils voient une faille ils touchent tout de suite. C’est eux qui m’ont permis de corriger tout de suite les défauts d’accent ou de prononciation.

Il y a plusieurs accents en Amérique du Sud et tu as pris l’accent argentin d’ailleurs.
Je parle plutôt argentin. Pour expliquer un peu la différence, pour le « je », l’argentin dit « jo ». « jo soy », je suis, « jo estoy », je suis aussi, mais je suis là bas. L’espagnol dit « yo ». Pour nous le « yo » est plus dur à acquérir parce que remplacer un j par un y est souvent plus dur. En chantant c’est plus simple, si tu t’es trompé tu peux le refaire. Selon les thèmes de cet album, je me retrouve à chanter en espagnol ou en argentin, et je fais « jo » et non pas « yo ».

C’est un album de sensations, il y a des interludes. Tu peux nous en dire un petit mot ? Tu avais envie de faire sentir quelque chose.
Depuis Abracadabra, j’aime bien inclure entre les chansons des thèmes, pour faire continuer le voyage. Pour moi les chansons sont des tableaux, comme un film qui se déroule et ça fait voyager, ça crée plein de souvenirs, de sensations et d’émotions. Dans les albums, quand on a fini une chanson, on laisse un blanc et on en démarre une autre. Je n’ai rien inventé, Pink Floyd faisait déjà ça, j’aime bien inclure de la musique entre les titres. J’ai proposé à Julio Reyes de me faire quelques thèmes, ce que j’appelle des liens. En général ils font entre 20 et 40 secondes. Avant de les écouter, je vois les liens avec le minutage et je vois « 1’50 ». Je me dis que ce ne sont plus des liens, ce sont des chansons, que ça ne va pas être possible ! C’était tellement beau, ce violoncelle que j’aime, ça apportait une touche classique, lyrique à l’intérieur de cet album, ça l’équilibrait parfaitement. Entre la pop et le rock il manquait un peu de classique, il n’y en avait que deux. Ces liens ont habillé cet album avec ces plages classiques d’1 minute 50. Ça coulait pour amener la chanson d’après. Je me suis dit qu’1 min 50 ce n’est pas grave, ça ne fait pas de mal, c’est de la musique. C’est peut être une solution au piratage, au lieu de n’avoir que des singles et des petites chansons qu’on va chercher facilement, avoir tout un disque avec 52 minutes de musique, c’est comme les films, c’est plus long à piquer !

On entend « Les portes de l’église », c’est très évocateur. Est-ce que le petit vent qu’on entend c’est celui de chez toi ?
Oui, j’ai même fait chopper des enregistrements pour qu’on me les envoie en mp3 au studio de Julio. On ne voyage plus aujourd’hui, tu n’as plus besoin de partir avec un mec et un micro. Il suffit d’appeler quelqu’un en lui disant de brancher un micro dehors dès que ça souffle et après de le mettre vite sur un serveur parce qu’on en a besoin.

On peut annoncer déjà qu’il y a une tournée. Je suppose que tu vas faire quelque chose de spécial sur scène pour illustrer cet album ?
Disons que cet album aspire à ça, c’est tellement festif, avec une couleur musicale de fiesta beaucoup plus forte que la chanson française traditionnelle. Il était évident qu’un album comme ça allait m’obliger à monter sur scène et à retourner sur des scènes importantes, dans un contexte de grand show. Ça, plus ce que j’ai accumulé pendant une vingtaine d’année de bonnes chansons et tu te dis « Avant mes 50 ans, je peux faire ce genre de spectacles dans lequel je vais fusionner tout ce que j’ai fais depuis toutes ces années, et sur une base festive cet album espagnol ».

En tout cas tu as voulu dire quelque chose de précis. Il n’y a qu’une phrase en français à part la reprise de La foule.
Oui, la strophe. C’était rigolo de mixer l’espagnol et le français sur au moins une chanson, un petit plus que la petite phrase de C’est comme ça. Pour Amor de mis amores, qui s’appelle sur l’album Que nadie sepa mi sufrir, qui est le premier titre de cette chanson. Cette chanson a une vie assez incroyable. Au départ on pensait que c’était le seul grand titre français qui était devenu un grand titre espagnol. « La foule » devenant « Amor de mis amores ». En fait pas du tout, c’était déjà une grande chanson en 1936, créée par des argentins, adaptée et renommée en 1952 pour Edith Piaf. Les espagnols la connaissent moins que nous, pour eux c’est presque une belle reprise parce qu’elle n’est pas brulée, comme on dit. Elle a aussi la caractéristique d’être en espagnol à l’opposé de ce qu’elle dit en français. En espagnol, « tu es le dernier des cocus » et en français, « on vient de se rencontrer, c’est le coup de foudre ». C’était un petit exercice et un clin d’oeil.

LES ALBUMS DE FLORENT PAGNY SONT DISPONIBLES ICI

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