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Interview Charlie Winston

Interview Charlie Winston

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Interview Charlie Winston 4

Avec la sortie de son album « Hobo » et après le tube Like a hobo qui en est extrait, Charlie Winston a accordé une interview à Zikeo.net afin de mieux comprendre ce personnage inconnu du grand public il y a encore un an.

Vous aimez être proche de votre public, vous aimez ce moment. Pourquoi ? Pour ce rapport que vous construisez avec les gens lorsque vous êtes sur scène.

Vous savez, c’est à cause de mon profil de théâtre et aussi à cause de mes parents. Mon père est un vrai artiste, au sens propre du terme, il arrive à impliquer les gens, à tous les faire chanter avec lui, donc j’ai grandi avec cela. Lorsque je joue, ce qui est important pour moi c’est d’être conscient de mon environnement. Lorsque vous jouez, vous êtes la personne qui reçoit chez elle, c’est comme cela que je vois les choses. Lorsque je monte sur scène, c’est comme lorsque je reçois les gens chez moi, la salle est ma maison, donc j’ai envie de leur demander s’ils veulent une tasse de thé. C’est une métaphore, c’est histoire de mettre les gens à l’aise, comme si vous leur posiez des questions à propos de ce qu’ils font dans la vie, et donc c’est ce que j’essaye de faire avec ma musique. C’est une sorte de conversation, le fait d’être sur scène, ou même lorsque j’enregistre un album, pour moi c’est une conversation. Donc même si je ne suis pas là pour avoir la conversation, si la musique est assez bonne, la conversation peut durer longtemps, et inciter les gens à penser. Il faut juste arriver à ce que ça se produise !

Un de vos héros majeurs est Tom Waits ?
Oui, j’habitais avec un de mes meilleurs amis, plus âgés, un photographe allemand, qui maintenant habite à Moscou et travaille chez Reuters. Un jour il est rentré avec l’album de Tom Waits « The Black Rider » qu’il a fait pour une production de théâtre, et vu qu’il était allemand, il aimait bien la musique un peu folle. Il ramenait toujours à la maison de la musique d’avant-garde, et j’ai le souvenir qu’il n’arrêtait pas d’écouter cet album. Il y avait quelques chansons que j’aimais, mais ça ne m’a pas frappé tout de suite, puis un jour alors que je passais l’aspirateur dans l’appartement, il a mis le son très très fort, et à la fin de la chanson, on dansait dessus, sur cet album ! Donc depuis ce jour là, j’adore Tom Waits ! Et on retrouve d’ailleurs cette notion de conversation, j’avais l’impression qu’il me parlait, et il me disait des choses assez lourdes en signification. J’ai mis du temps à comprendre ce qu’il voulait dire, mais une fois que je l’avais dans le sang, je voulais l’écouter encore et encore. Je n’aime pas tellement les choses de ses débuts, plutôt les choses les plus récentes. Enfin si, j’aime ses débuts, il a fait des choses incroyables, mais je suis plus attiré par les choses avec un peu plus de texture, qu’il a pu faire à partir de « Swordfish Trombones », « Mule Variations », « Bone Machine » et tous ces albums. C’est un artiste que je peux écouter n’importe quand, car il écrit de très belles chansons, avec des paroles incroyables. Et il n’a pas peur de faire des choses étranges, ou d’enregistrer de manière inhabituelle. Il n’essaye pas d’être une grosse star, il est toujours resté de l’autre côté, et je respecte cela énormément le concernant.

Vous aimez les gens avec une âme très puissante, comme Jacques Brel par exemple ?
Oui, Jacques Brel, je ne comprenais pas, enfin d’ailleurs je ne comprends toujours pas la plupart de ses paroles, mais j’arrive à comprendre ce qu’il dit à travers sa musique. Je crois que c’est une histoire d’énergie, beaucoup de choses dans l’art sont à propos d’énergie. Même lorsque vous regardez un tableau, si l’artiste arrive à bien faire passer ses émotions, ou dans une conversation, lorsqu’ils essaient de dire quelque chose, par les couleurs, visuellement sur un tableau, ou sonore, ou même par l’odorat ou le toucher, peu importe, il y a une énergie qui se dégage, et alors il y a une symbiose. Vous connaissez ce mot !? C’est cette énergie qui capture l’imagination des gens. Et en écoutant Jacques Brel, il a cette énergie. Dès le premier instant, il y a une intensité dans ce qu’il raconte. Et je vais vous dire ce que j’aime à propos de Jacques Brel. Il écrit des mélodies incroyables, et des chansons géniales, mais il n’est pas précieux au sujet de ses chansons, lorsqu’il les chante, il en jette des morceaux parfois, comme s’il s’en fichait. Et l’effet que cela a sur l’auditeur c’est qu’il se dit « mais moi je ne m’en fiche pas ! ». C’est dans le subconscient mais c’est ce qui se produit je crois.

Il a été une grande inspiration sur votre manière d’appréhender une chanson ?
Oui ! Même si je ne comprends pas la moitié de ce qu’il dit la plupart du temps ! De la même manière que je parle d’énergie, tout dans le monde est comme un aimant. Soit vous avez une énergie positive, soit une énergie négative, mais quand le positif va dans un sens, le négatif va dans le même sens puis se retourne, et va dans l’autre sens. C’est comme la relation entre un homme et une femme, ou un homme avec un homme, ou une femme avec une femme, ou un chien et un poisson ! Lorsque vous êtes dans une relation, souvent il s’agit de faire en sorte de donner suffisamment à l’autre personne, donc si l’un des deux part trop dans un sens, l’autre va dire « S’il te plait reviens ! », ils vont se retourner, et dire « oh puis en fin de compte ça va ! ». Donc une bonne relation, qu’elle soit entre une tasse et une soucoupe, ou un homme et une femme, se retourne sans arrêt, afin de pouvoir avancer sur une ligne droite.

My life as a duck, je crois qu’on en apprend beaucoup sur vous par le biais de cette chanson?
Oui peut être, sauf que c’était plutôt l’écriture de mon subconscient dans le cas de cette chanson. Ma petite amie et moi-même à l’époque avions fait un dîner, et on a commencé à parler de quel animal on aimerait devenir lorsqu’on meurt, si on devait se réincarner en tant qu’animal. Tout le monde parlait d’animaux romantiques et glorieux tels que le lion ou le tigre, l’aigle, des animaux très glamours. Moi j’ai pensé à ma vie, j’étais la dernière personne à répondre donc j’ai vraiment eu le temps de réfléchir. Je me suis demandé à quel animal je m’identifiais, et c’était le canard.

Pourquoi ?
Parce que les canards sont drôles, ils ont un côté clown, ce sont des clowns. Apparemment le canard est l’animal au sujet duquel il y a le plus de blagues dans le monde. Mais il n’y a pas que cela, ce sont aussi de très beaux animaux, et il y a un côté très sérieux dans leur structure. Celui qui a dessiné le canard était très intelligent, lorsque vous regardez un bateau et que vous regardez un canard, c’est le modèle parfait pour un bateau ! Et ils marchent, ils nagent, ils volent, et ils ont bon goût, c’est ma viande préférée ! Donc ça me plairait d’être un canard une fois mort, car au moins quelqu’un pourrait m’apprécier au niveau physique. Donc j’ai répondu cela, et quelques jours plus tard, ma petite amie et moi-même faisions un exercice créatif. On se donnait des titres de chansons, donc je lui ai dit quelque chose comme « Walking down the road » et elle m’a donné le titre My life as a duck, et ensuite on avait 10 minutes pour écrire quelque chose. J’ai écrit toutes les paroles, sans vraiment y penser, puis j’ai trouvé ces notes. J’aimais la juxtaposition entre le fait de parler de quelque chose que tout le monde trouve drôle mais d’une façon sérieuse, et lorsque je jouais la chanson pour des gens, je me suis rendu compte qu’elle était autobiographique. Elle parle de moi qui accepte d’être un clown mais en même temps comme quelqu’un qui aime penser aux choses sérieuses.

Comment êtes-vous devenu baby-sitter pour Peter Gabriel ?!
Bon celle-ci je vais essayer d’y répondre vite ! J’ai rencontré Peter lorsque j’enregistrais la basse dans le groupe de mon frère, au Real World Studios. J’ai aussi rencontré Mélanie sa fille, qui répétait avec lui à l’époque, et on est devenu de très bons amis, car elle habitait avec moi à Londres. Enfin pas avec moi, près de moi à Londres ! Puis elle nous a invité, ma petite amie et moi à l’époque, en Sardaigne en vacances avec eux 2 semaines, avec Peter, sa femme et leur fils de 3 ans. Donc j’ai appris à tous les connaitre mais je n’ai pas donné ma musique à Peter ce jour là ni pendant ces vacances, car je voulais apprendre à le connaitre en tant que personne. Je ne voulais pas être un fan qui l’agacerait pendant ses vacances ! Puis quelques mois plus tard après ces vacances, j’ai parlé à Mel qui m’a dit que son père venait à Londres car il était nommé pour recevoir le prix du « Musicien de le décennie ». Il n’avait pas de baby-sitter, et c’était un gros problème, donc je lui ai dit « Je peux venir le garder » et j’ai fini par aller au Groven Hotel jouer aux pirates avec Isaac. En bas, Peter était avec 2000 personnes, en train de recevoir son prix ! Et quand il est remonté c’est là que je lui ai donné ma musique. Quelques mois plus tard il m’a appelé pour me dire qu’il avait beaucoup écouté mon CD et que ça lui plaisait, et qu’on pourrait peut être faire quelque chose ensemble.

Donc Peter Gabriel, et ensuite un contrat avec une maison de disques française, comment est-ce possible ?
En fait j’ai signé un contrat d’éditeur avec les éditeurs de Peter, Real World Works. Mon contrat avec ces éditeurs était du développement fait, ils me laissaient le temps de faire ma musique, d’écrire, de faire mon truc quoi. Puis Peter m’a invité à le rejoindre sur sa tournée, mais comme il a beaucoup d’artistes avec lui lorsqu’il est en tournée, la seule façon de le justifier était de signer sur son label.

Quelle a été votre décision ?
Donc c’est ce que j’ai fait, j’ai signé sur Real World Records, puis j’ai voyagé et rencontré des gens en France, mon ami Medi et son groupe, Medi and the Medicine Show. Maintenant c’est mon batteur, et on faisait un échange, je l’aidais à Londres et lui m’aidait à Paris. Puis une de nos amies, Camille H, est tombée amoureuse de ma musique et m’a demandé de lui donner plusieurs CDs pour qu’elle puisse les distribuer en France. Elle en a donné un à Atmosphériques. Ils ont adoré et ont contacté Real World en leur demandant s’ils pouvaient faire quelque chose en France.

Bienvenue en France Charlie !
Oui, c’est très bien en France !

LES ALBUMS DE CHARLIE WINSTON SONT DISPONIBLES ICI

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