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Turzi A

Turzi présente l'album A

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Turzi conçoit sa musique comme une expérience mentale, un trip acide envoutant et puissant. Ses mélodies hypnotiques combinent sonorités planantes et rage krautrock. « A », premier opus de la trilogie écrite par ce jeune versaillais, se présente comme une invitation à un voyage cosmique où l’électro cotoie le sacré avec insolence.

« You can’t judge a book by its cover » ce refrain des Yardbirds pourrait avoir été écrit pour « A » …. Passons donc sur le kitch de la pochette conçue par Marke Newton pour analyser le contenu de ce premier opus énigmatique du jeune Romain Turzi, enregistré avec son groupe Reich IV (en hommage à Steve Reich). « A » est le premier opus d’une trilogie qui sera complétée par « B » et « C » et dont les 13 titres commencent par un A… voilà déjà pour le concept.

Fans de la simplicité et des albums faciles, fuyez ! Turzi imagine sa musique comme une expérience mentale et sensorielle, un véritable mantra électronique. « A » est construit comme un temple aztèque, angulaire, bourré de mathématiques et de signes mystiques. Des signes religieux tout d’abord avec ce A notre père, effusion fantomatique de la célèbre prière, vidée de son sens et posé sur des instrumentations froides et vaporeuses. Dieu est à nouveau interpellé sur Are You Thinking About Jesus ? (Jesus Has No Place On The Dancefloor ). Sans parler des mélodies hypnotiques… le sacré semble transcender cet album.

Pour Turzi, qui a grandi à Versailles en face de la cathédrale St Louis au son des chants et des prières, le sacré conduit à l’élévation spirituelle; sa musique doit en être de même, charnelle et ensorcelante. Versailles, électro planante… les références et raccourcis pointent injustement. Car, si certains hymnes (Aigle, Allah Delon) pourraient se frotter à quelques boucles d’Air, les compositions de Turzi n’ont ni la pudeur, ni la retenue du duo versaillais. Les morceaux sont moins attendus et plus provocants par leur ton expérimento-psychédélique. L’utilisation systématique de synthés analogiques et de chambre d’échos donnent aux instrumentations un son organique et lointain. Ici, pas de protools, ni d’échantillonnage, l’électronique est un instrument à part entière, au centre du jeu. Un jeu rappelant les grandes heures de la scène krautrock. Turzi cite Can, Gottschring, Harminia comme référence, mais aussi des vétérans français tels que Alpes, Gong ou Carthasis.

Turzi conçoit sa musique comme une drogue, capable de faire monter et descendre l’auditeur, de lui créer des sensations de malaise et de bien-être. Attention A l’Addiction…

Record Makers, 11 juin 2007.

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