Scène française

Le Printemps de Bourges s’est offert une belle cuvée 2015

Belle cuvée 2015 pour le Printemps de Bourges

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Ce Printemps ressemble au Printemps. Le Printemps tel qu’on le raconte aux copains qui n’y sont jamais allés. Le Printemps tel qu’on l’avait rêvé, tel qu’on espère le réussir chaque année.

Cette année, c’est un peu le Printemps idéal, non ? Ça ne tient pas à grand-chose, ou ça tient à tout à la fois. Il y a Juliette Gréco, bien sûr. Ce concert de vendredi, avec lequel elle commençait sa dernière tournée, qu’elle a baptisée « Merci ». Un concert vertigineux, pendant lequel on avait envie de toucher des doigts les chansons immenses qu’elle faisait vivre au Palais d’Auron. Et puis l’exposition en partenariat entre Radio France, Le Printemps de Bourges et la Sacem, qui donne à voir l’aventure de cette artiste qui a inventé sa liberté.

Il y a tout le reste, une programmation qui mêle les générations, les genres et les styles sans que jamais un arbre ne cache la forêt, ça arrive parfois, mais pas cette année. Alors, quand se sont succédés Yael Naïm, Asaf Avidan et Hubert-Félix Thiéfaine le même soir, on voyait tous les âges avec le même sourire.

Dans un Printemps idéal, tout le monde doit venir, et tout le monde est venu. Les enfants n’ont pas eu à forcer leurs parents pour remplir deux fois l’Auditorium avec Aldebert. Les amoureux de vieilles pierres et de musique vivante sont partis en escapade avec Nos Cher Balades ou se sont assis sous la voute translucide des soirées au Palais Jacques Cœur. La confrérie intergénérationnelle du green-gold-red et du Rizla+ a empli le W pour la soirée reggae. Toutes les esthétiques et dimensions du hip hop se sont succédées avec trois plateaux au W, au Palais d’Auron et au 22. La Rock’n’Beat a été un énorme succès sans pourtant afficher de grande star, seulement un formidable plateau multidirectionnel et la plus belle teuf de l’année à Bourges. Et Stephan Eicher, ci-devant star des années 80, a donné un des concerts les plus audacieux et novateurs de ce Printemps avec ses automates moitié fête foraine, moitié high tech.

Les créations de l’année, autour d’Elliott Smith et de Nina Simone, ont séduit le public. Et aussi les artistes, d’ailleurs, comme Yael Naïm, Camélia Jordana ou Hindi Zahra, qui prolongent leur passage à Bourges pour chanter Autour de Nina.

On ne va pas le taire : le Printemps est fier de Christine & the Queens et de son parcours. Primée à sa découverte au Printemps de Bourges 2012, revenue à l’Auditorium en 2014 avant la sortie de son album, elle est couronnée cette année au W. Ce genre d’aventure made in Printemps de Bourges only n’a pas mis la pression sur Mathias Malzieu de Dionysos et son jury du prix des iNOUïS, au contraire!

Pour la première fois, Le Printemps de Bourges ne se termine pas le week-end mais, à cause du calendrier scolaire et du pont du 1er Mai, a commencé le vendredi pour s’achever le mercredi. Pour autant, la fréquentation du Printemps 2015 est conforme à leus prévisions. Idéal, quoi…

L’an prochain, vous retrouvez le festival dans une configuration habituelle, du mardi 12 au dimanche 17 avril 2016. Ce sera aussi un Printemps symbolique, un Printemps à compte rond, le quarantième. À l’année prochaine…

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