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Interview Robert Francis

Les confessions intimes de Robert Francis

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A l’occasion de la sortie dans les bacs le 4 juin dernier de « Strangers In The First Place », le nouvel opus de Robert Francis, le chanteur s’est confié en toute simplicité à Zikeo.net.

Afin de renouer avec les émotions que vous souhaitiez exprimer, vous avez radicalement modifiez votre méthode de travail pour votre nouveau disque ?
La différence avec cet album, c’est que les textes sont arrivés d’abord, explique le musicien. J’ai écrit les paroles et attendu que des mélodies collent sur le plan rythmique. Et lorsque ces deux univers finissent par se rencontrer pour n’en faire qu’un, c’est qu’ils étaient faits pour devenir une chanson. Ce processus m’a beaucoup intéressé car il m’a permis de me surprendre en permanence.

Cette notion d’étonnement personnel parcourt la douzaine de chansons comme un fil conducteur émotionnel. La Poésie semble être une autre source d’inspiration pour vous ?
Je commençais à être frustré par la manière conventionnelle d’écrire des chansons. Je me suis mis à lire beaucoup de poètes, Stanley Kunitz, Conrad Aiken, W.H. Auden, et à travailler autrement. J’ai commencé à prendre en compte de nouveaux paramètres. Il y a un concours de jeunes poètes à Yale et j’ai voulu produire assez de poèmes pour y participer. Alibi, It First Occurred To Me, Closest Exit et I Sail Ships sont des poèmes. Les considérer comme tels m’a ouvert l’esprit et m’a ôté la pression de trouver des refrains et des mélodies à tout prix. Kunitz a dit que lorsqu’on s’assoit pour écrire quelque chose, l’esprit doit être libre au point qu’on ne doit pas avoir l’impression d’écrire quelque chose. On écrit, tout simplement, et c’est de la poésie. C’est ce qui m’a inspiré.

Quel est le thème principal de « Strangers In The First Place » ?
Comme sur mes autres albums, le thème principal du disque est l’amour et la rupture. Mon premier disque a été vraiment facile à écrire car j’étais engagé dans une liaison tumultueuse. C’était la première fois que je vivais ces expériences. Mais en vieillissant, j’ai constaté que plus je voyais de choses, plus je voyageais, et plus je voyageais, plus je perdais le contact avec ce sentiment de naïveté lié à la jeunesse Et indiscutablement, cet album est une façon de m’accrocher à moi-même, de m’exprimer et de ressentir ces choses tant que c’est encore possible.

Vos talents musicaux doivent autant à vos gènes qu’à la façon dont vous avez été élevé, puisque votre père est un producteur, pianiste et collectionneur qui a exclusivement consacré sa vie à la musique classique ?
J’entretiens une relation obsessionnelle avec ma musique ! C’est ce qui m’a incité à découvrir mes propres passions. J’ai développé une approche similaire de la musique, et je suis extrémiste également en ce sens que je ne vis que pour elle.

Pour conclure, pouvez-vous nous parler de l’année de vos dix ans, celle où vous avez eu votre première révélation musicale ?
Nous étions à l’anniversaire de Harry Dean Stanton et mes sœurs jouaient en première partie de son groupe de blues, se souvient-il. Je grattouillais la guitare devant la porte du club, lorsque le guitariste du groupe de Stanton m’a invité à monter sur scène. Il a passé sa grosse Gibson ES-335 autour de mon cou, et je me suis mis à jouer un solo. J’ai regardé Harry Dean qui portait un costume blanc et chantait, un verre à pied à la main. Et puis Chaka Khan nous a rejoints, s’est agenouillée sur scène et a chanté pour moi. C’est là que j’ai su que je serais musicien. Peu de temps après, j’ai découvert ‘Paris, Texas’, le film de Wim Wenders. L’imagerie, la manière dont le film a été tourné, la BO De Ry Cooder… Tous ces éléments m’ont tellement parlé que j’ai su qu’ils deviendraient ma vie.

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