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Joseph Leon

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Paradoxale et authentique, la carrière de Joseph Leon débute à un âge où les gens choisissent logiquement une vie normale. Mais il faut dire que Leon fait tout à l'envers. C'est même sa plus grande force.

Heureusement la logique, lorsqu'on a passé l'adolescence, c'est un luxe qu'on hésite à s'offrir. Tout au plus couche-t-on sur papier l'histoire des choses simples (l'amour, un compte commun, la déception et les textos qu'on efface) avec la guitare comme unique partenaire. Et lorsque vient le moment de choisir entre les crédits d'auteur-compositeur et les intérêts bancaires, certaines personnes décident simplement d'intituler leur disque « Hard as love ». Aussi dur que le quotidien des gens normaux.

Après avoir découvert la guitare électrique à 13 ans, ce sont des mots -ceux de Bob Dylan- qui l'aideront à trouver sa voix. Fasciné par les « one-man-band » et fervent défenseur du «Harvest» de Neil Young, Joseph, en toute logique, s'oriente vers… une carrière dans le droit. Mais parce que ce chemin n'est pas le bon, le vernis commence à craquer. Joseph fait croire au directeur d'université qu'il est mort dans un accident d'avion (Lynyrd Skynyrd ?) en se faisant passer pour son frère. Le jeune enseignant en droit signe là son réel arrêt de mort, celui d'une vie classique, qu'il abandonne sans regrets. Du droit d'auteur, Joseph Leon ne conservera que la notion du devoir, celle du sheriff, du songwriter ou de l'homme de cœur, c'est égal… il est enfin prêt à chanter sa solitude et le gouffre de la déception sentimentale, guidé par son envie d'ailleurs impossible.

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