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Michael Kiwanuka

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Enfant, le jeune Michael, qui a grandi dans le nord de Londres, a parfois du mal à savoir où est sa place. Grand fan de l'équipe de football anglaise et de celle de Tottenham (les Spurs), il n'imagine pas vraiment qu'un nom comme celui de Kiwanuka puisse un jour orner le dos d'un maillot de foot en Angleterre. Pourtant, quand ses parents les emmènent en Ouganda lui et son frère, pour y rendre visite à leur famille, les deux garçons sont immédiatement considérés comme des touristes britanniques. Comme la plupart de ses copains de classe, Michael aime des groupes comme Nirvana, Radiohead, Offspring et Blur, mais c'est seulement quand il découvre que Jimi Hendrix était noir qu'il comprend qu'il peut jouer de la guitare rock en toute légitimité.

A l'adolescence, deux autres idoles l'aideront à trouver sa voie, et sa voix par la même occasion. Un ami lui offre un coffret de Bob Dylan, et Michael est soufflé par la puissance que peut avoir une chanson bien écrite, aux paroles incisives accompagnées d'une simple guitare acoustique. Plus tard, alors qu'il écoute le CD gratuit accompagnant un magazine, il découvre un enregistrement studio inutilisé de « Sitting on the Dock of the Bay », sur lequel Otis Redding parle à l'ingénieur du son. Cela donne une dimension plus humaine au chanteur soul, et même si d'autres noms comme ceux de Bill Withers, Terry Callier, John Martin et Laura Marling viendront ensuite s'ajouter à la liste de ses influences, c'est à Dylan et à Redding que Michael doit les bases de son style, une soul roots moderne teintée de folk.

Michael joue dans plusieurs groupes de rock au lycée, et à 16 ans, il pousse jusqu'à Hackney (une banlieue de Londres), en quête de nouveaux musiciens avec qui collaborer. Il se met à traîner en studio avec Labrinth, le collaborateur de Tinie Tempah, il joue du R&B contemporain, de la soul et du jazz-funk lors de petites jam sessions, et officie de temps en temps comme guitariste de studio pour des artistes comme Chipmunk, un rappeur de Tottenham. « C'était sympa et j'ai appris plein de trucs, mais je n'avais toujours pas l'impression d'avoir trouvé ma place. Je ne pouvais pas laisser s'exprimer la part de moi qui avait joué dans des groupes de rock, ou qui écoutait Dylan ou Nirvana. »

Michael commence à écrire ses propres chansons à la maison, tranquillement, juste pour s'amuser. Il n'envisage pas de les faire écouter à qui que ce soit, du moins pas au début. « Personne ne voulait me faire jouer le genre de musique que j'aimais, alors j'ai dû l'écrire moi-même. C'était davantage pour entretenir ma passion de la musique, juste un truc à faire pour garder la foi, quoi. Ca ne collait pas avec ce qu'il y avait dans les classements à ce moment-là ! »

Pour finir, Michael enregistre quelques chansons, dans l'espoir de les faire interpréter par d'autres. Mais à sa grande surprise, il découvre que les gens aiment sa voix, et qu'ils l'encouragent à donner de petits concerts. Finalement, il trouvera sa place dans ce monde. « j'adore chanter sur scène, j'adore l'émotion qu'on ressent quand il se passe vraiment quelque chose avec le public, quand d'un seul coup, il y a un silence, et que tout ça devient palpable dans l'atmosphère. Ca n'arrive pas tout le temps, mais quand c'est le cas, c'est vraiment spécial. »

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