Scène française

Bensé Album

Bensé Album

Publié

le

Le premier « Album » de Bensé s’ouvre sur une rythmique folk, un riff d’harmonica et un texte à la première personne : Au grand jamais sonne comme la déclaration d’intention d’un jeune homme peu enclin à sacrifier ses passions à une relation amoureuse. Le titre installe la trame qui, au fil de 12 précieuses chansons, tisse peu à peu le destin de l’artiste.

Son disque doit beaucoup à Cent ans de Solitude, de Gabriel Garcia Marquez, dont la lecture a inspiré à Bensé une construction en forme de saga. L’auteur colombien retraçait le destin d’une famille sur un siècle. Bensé évoque quant à lui l’itinéraire amoureux d’un jeune homme entre 20 et 30 ans, émaillé de portraits, chaque rencontre marquant une étape déterminante dans le développement du personnage. Le petit frère de Bensé, Jil, par ailleurs bassiste de son groupe, est l’objet de la délicate Mon frère, (titre homonyme et déférence gardée envers le premier Maxime Leforestier…). Angela évoque une Espagnole arrivée en France en 1963. « Elle a été nourrice de toute la famille, depuis mes oncles jusqu’à mon frère. Elle a 75 ans, mais n’a jamais vraiment appris le français : elle continue de s’exprimer dans un dialecte franco-espagnol incompréhensible. » Moshé est un titre consacré à ce grand-père qui fut très important dans la vie de Bensé. « C’était un peu mon deuxième père : il me racontait des histoires de marins, m’emmenait à la pêche et m’a appris l’Homme. ». Ma veuve, chanson hantée par le fantôme de Nick Drake, est dédiée à la mère de l’artiste. Elle lui a été inspirée par une des nouvelles du recueil « Vingt-cinq histoires de mort », de TC Boyle.

Il en résulte un disque aux délicieux accents pop-folk, à l’approche simple et directe, dont la luminosité éclaire les chansons écrites en français d’une plume agile. On garde longtemps en tête la voix chaude et éraillée, les mélodies et la grâce des arrangements. « Je voulais prouver qu’on peut recréer les ambiances des disques en anglais en reprenant la richesse du français. ». Et Bensé fait habilement ses preuves. Ca et là, il s’autorise des clins d’œil à des artistes contemporains dont il se sent proche, comme le groupe Vetiver, avec Devendra Banhart, ou le songwriter britannique Ed Harcourt.

L’ « Album » inclut deux duos : Petite, sur lequel Rose lui donne la réplique, ainsi que Dans ma soucoupe, (Un texte signé Jacques Lanzmann) à laquelle Tété a prêté son timbre unique.

Bensé est aujourd’hui impatient de pouvoir défendre ce premier opus en live. « C’est pour la scène que je fais ce métier. » explique-t-il. Il se produira aussi bien en formule solo homme-orchestre (guitare, voix, harmonica et tambourin au pied) qu’avec Les Troubadours (basse, batterie, piano, corde, cuivres).La classe et la retenue de ce disque s’enrichiront donc de l’énergie exceptionnelles de Bensé sur scène. On tâchera de ne pas manquer sa fougue, qui devrait autoriser un beau développement à ce nouveau venu, aussi singulier qu’attachant.

LES ALBUMS DE BENSÉ SONT DISPONIBLES ICI

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Articles tendances

Quitter la version mobile