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Leeroy Open Bar

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Le terme claque tout en haut du dossier de presse…Leeroy est donc désormais « officiellement » retiré du collectif Saïan Supa Crew, et il lance « officiellement » sa carrière solo. Diable, faut-il que l’evenement soit important pour le vêtir de termes aussi définitifs. On sent les gardes-fous dressés aux journalistes (et au public) pour ne pas en faire trois tonnes sur les liens entre l’artiste et son ancien crew. Après tout, on s’en fout un peu. D’une part, l’histoire et l’évolution de Leeroy resteront naturellement articulées autour de cette formidable aventure artistique que fut « feu » le Saïan. Mais, surtout, la qualité de son premier disque devrait accélerer l’idée que ce grand garçon peut maintenant se débrouiller tout seul, et même plutôt bien.

On avance dans cet album un peu comme sur un terrain de jeu, un jeu de pistes. Chaque morceau possède son identité, sa patte, son style, ses influences, et le malicieux responsable nous les sert comme différents cocktails. C’est une guitare electrique qui nous reveille en introduction, avec un Y’a des jours amusant, récit d’une journée qui part en sucette. Suit Elle, plus branché ballade, autour d’une fille facile. Et on poursuit avec le rythme funky de Comin’ out, dans lequel Leeroy imagine une société où il faudrait cacher une hétérosexualité qui ne serait plus à la mode. Ou comment réussir un titre potache magré une idée de départ un peu casse-gueule.

Le reste du disque est à l’avenant, Leeroy ayant très envie de nous montrer qu’il a plein de concepts dans sa manche. D’ailleurs, il faut souligner qu’il a réalisé la plupart des titres. Aidé pafois par Alsoprodby et Molecule. Et tout ce qu’il choisit fonctionne très bien, qu’il s’agisse d’un sample de Horace Andy, d’un beat electro introverti rappelant le hit Flat beat, ou sa reprise dérivée de Trust avec Antisocial 2007. Des idées novatrices, même si la prise de risques est plus évidente auprès du rap habituel que de manière générale. Voilà pour les accompagnements, personne n’ayant oublié la vraie force de l’artiste. Cette voix charismatique, à la fois cinglante et grincante, nasale et incantatoire. Un timbre cartoonesque capable de rapper, chanter, beatboxer ou de toaster du ragga avec le même succès. On tient même ici certainement le rappeur français au débit le plus rapide et le mieux maîtrisé.

Souvenez-vous de certains morceaux du Saïan, ou du featuring sur l’album de RZA…D’ailleurs, le SSC n’est pas bien loin, puisque Feniksi (alias Féfé) vient chanter sur deux jolis morceaux. Ne ratez pas l’amer Indigènes et surtout le tube en puissance Hey yo et sa bombe de production.

Au total, Leeroy nous livre un premier disque très classe, séduisant et fourni. Avec ces petits défauts de la première fois, parfois un peu de naïveté ou des poses un peu « faciles ». Mais tellement de talent, et d’humour…

Aktarus/Virgin-Emi (Octobre 2007)

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