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Ray Davies

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Raymond Douglas Davies, plus connu sous le nom de Ray Davies, est né le 21 juin 1944 à Muswell Hill, quartier populaire de Londres. Il est surtout connu comme leader et principal auteur-compositeur du groupe The Kinks. Il a été décoré chevalier de l'Ordre de l'Empire britannique le 17 mars 2004. Issu d'un quartier populaire et relativement pauvre, le jeune garçon sera fortement marqué par ces « petites gens », qu'il décrira plus tard avec beaucoup de finesse dans la chanson Dead End Street (littéralement « la rue sans issue »). Sa jeunesse est celle de l'après-guerre, de la reconstruction d'un Londres détruit et ravagé par les bombardements. Raymond est un garçon calme et silencieux, qui joue volontiers seul au football, occupant tour à tour tous les postes (y compris chroniqueur). Septième enfant d'une famille de huit, il a été élevé en partie par ses six sœurs aînées. Cela lui conférant peut-être une certaine douceur, a contrario de son demi-frère cadet, Dave Davies, enfant turbulent et puéril. Raymond montre rapidement une sensibilité forte pour la peinture et les œuvres littéraires. Il s'inscrit, comme beaucoup de ses congénères dans une des nombreuses écoles artistiques (Art School) de Londres. Souvent solitaire, Raymond, qui enfant accompagnait son père dans les pubs, s'y rend toujours adolescent et gratte volontiers la guitare.

Le groupe qu'il monte avec son frère Dave, tout d'abord nommé The Ravens puis The Kinks, peine à trouver sa voie. Son jeune frère a ramené un copain, Peter Quaife. Un ancien batteur des Rolling Stones, Mick Avory, se joint au groupe par la suite. Partagé entre la volonté de Ray de raconter des histoires et celle de Dave de hurler au monde que les Kinks existent, les premières compositions se montrent faibles. Le succès venant avec You Really Got Me, All Day and All of the Night et Till the End of the Day véritables hymnes rageurs à l'épicurisme, Ray peut se tourner vers ce qui grouille en lui.

Les compositions vont petit à petit s'envoler, prendre de la hauteur, se complexifier. A tel point qu'entre la fin 1965 et 1968, la plupart des chansons des Kinks, et donc de Ray Davies (même si Dave rencontrera un certain succès avec Death of a Clown), vont être de petits bijoux d'observation et de critique. Qu'il fasse l'apologie de la rêverie I'm on an Island, qu'il critique les aristocrates (A Well Respected Man et Mister Pleasant), les suiveurs de modes (Dedicated Follower of Fashion), les nouveaux riches (Sunny Afternoon), Ray Davies compose toujours de véritables vignettes acidulées du quotidien britannique des sixties. Il compose maintenant quasiment la totalité des chansons du groupe.

Courant 1966, Ray Davies se lance dans le projet d'un album qui a une unité, avec une de ses toiles de peinture en pochette. « Face to Face » est bourré d'allusions et de chansons judicieuses et de plus en plus sophistiquées, mais le public réagit mal, tout comme son frère qui veut des chanson plus rock. Ray Davies pourtant continue, influencé par Bob Dylan et le folklore anglais traditionnel, il se lance encore plus loin dans l'écriture de la réalité sociale avec deux albums « Something Else » by the Kinks et The Village Green Preservation Society. Bien que fort différents, ces deux albums sont en quelque sorte, le Rubber Soul et le Revolver des Beatles pour les Kinks de Ray Davies. On y parle de retour à la nature, de joie de prendre une bière entre amis après un match de cup, de prendre son temps autour d'une tasse de thé ou encore d'admirer des paysages verdoyants, de fermer un peu les yeux et de voir voler les chats ! Les Kinks sonnent alors comme le plus britannique des groupes anglais. Les albums étonnent, réjouissent les critiques, et sont remarqués par Pete Townshend des Who et John Lennon, qui ne tarissent pas d'éloges au sujet de Ray Davies. Une partie du public continue pourtant à regretter le premier son Kinks; elle le retrouvera chez les Troggs, puis plus tard dans le mouvement punk, qui se réclamera d'ailleurs des sonorités d'origine des Kinks.

Alors que les Kinks volent de succès en succès jusqu'en 1967, Ray Davies vit toujours dans le quartier de son enfance avec sa femme Rasa (qui à l'occasion fait les chœurs sur les compositions des Kinks). Or, si Ray Davies affiche une certain tranquillité, une grande nostalgie et un dégoût profond pour la jet-set et la richesse, ce n'est pas le cas de son frère. Le groupe d'ailleurs s'effrite. En mal de succès, ne comprenant plus vraiment un leader qui s'enfonce petit à petit dans un mutisme certain (et dans l'alcool, penchant qu'il avoue avoir toujours eu), le bassiste des Kinks s'en va et Dave Davies joue, un temps, la carte de la carrière solo. Son couple bat de l'aile, sa femme le quitte. Pourtant Ray continue d'avoir des projets plein la tête, il veut même réaliser un feuilleton pour la télévision canadienne (dont la B.O sera Arthur). C'est peut-être pour cela que l'on parle parfois de douce schizophrénie au sujet de Ray Davies.

Après son divorce, Ray sombre (il ne veut plus sortir) et se lance dans un projet ambitieux de critique du « Dieu argent ». L'album Lola Versus Powerman and the Moneygoround, Part One est l'un des plus rock des Kinks, et renoue un temps avec les hit-parade européens. On y trouve en plus, l'étrange chanson Lola qui décrit l'attraction d'un travesti. Suite à cet album, le succès ne sera plus au rendez-vous en Angleterre ; c'est aux Etats-Unis, où le groupe avait été interdit en 1965 pour comportement subversif que le groupe va retrouver le succès, notamment à la fin des années soixante-dix. Entretemps, Ray Davies a dépensé son argent dans d'hypothétiques albums-concepts dont le design graphique est de qualité discutable, et qui valent surtout par leurs textes racontant son enfance à l'école (Schoolboys in Disgrace) ou bien la vie des bistrots anglais.

À partir des années 1980, Davies est cité régulièrement par Blur et notamment Damon Albarn, comme influence, tout comme l'avait fait avant The Jam. En 1983, il fréquente Chrissie Hynde des Pretenders ; ils auront un enfant ensemble et il lui offrira la chanson de 1965 I Go to Sleep qu'elle reprendra avec the Pretenders. Après leur séparation, Ray écrira en souvenir la chanson How Are You? présente dans l'album « Think Visual » (1986). En janvier 2004, il fait la une des journaux pour avoir porté secours à une personne victime d'agression, il fut à cette occasion blessé par balle. La Reine le reçoit personnellement pour le féliciter et approuve le fait que Ray ait agi contre those bastards (« ces salauds »). Ray ne saura pas garder le secret de cette entrevue pour lui et citera la reine devant des journalistes qui reprendront son expression : Buckingham Palace ne pourra que démentir. En 2006, son album solo « Other People's Lives », le premier de sa pourtant longue carrière, est un succès unanime auprès des critiques.

 

 

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