pop-rock
Ghinzu Mirror Mirror
Ghinzu Mirror Mirror
A vrai dire, Ghinzu n’a pas vraiment changé. Il s’est métamorphosé. Et les quatre ans qui séparent « Blow » de ce « Mirror, Mirror » sont autant d’années lumières entre les deux disques. Dans l’intention, le son, la composition, le chant, la maîtrise des humeurs, la gamme chromatique… Tout. Dur de se dire que « Blow » n’était qu’un brouillon. Et pourtant, aujourd’hui il faut s’y résoudre.
« Mirror, Mirror » n’est pas une collection de chansons, mais un voyage un triptyque avec un épilogue. En bref, une seule et même pièce orchestrale dans laquelle Ghinzu a glissé des chansons. Nuance. Un opéra-rock ? Osons … Mais alors un opéra-rock dandy, entièrement tourné vers la jouissance, une construction baroque de la pop moderne, une extrapolation décalée de tous ses motifs à travers le prisme. Un opéra-rock où les Who et Burt Bacharach rencontreraient Nine Inch Nails ! « Mirror, Mirror » en a à la fois l’instinct, l’élégance, la structure, la rigueur, la force narrative, le lyrisme et l’excellence d’interprétation.
Comme à l’accoutumée avec ce genre de disque, chacun refera des centaines de fois son petit parcours à l’intérieur, reconstruira sa logique pour se raconter le sortilège dans une chronologie personnelle. Mais tel quel « Mirror, Mirror » est une véritable machination sensorielle. Dès le prélude, le charme agit à pleine puissance. Deux standards pop, sculptés dans la kryptonite, Cold love et Take it easy, deux peintures magistrales donnent les clés pour déchiffrer l’ensemble de l’énigme qui va se jouer sur le reste du disque : un goût pour les bruitages électroniques des années 80 et les climats délétères de la science-fiction de Philippe K.Dick, des guitares tout droit sorties du monde des Pixies et de Placebo, une palette rythmique sans cesse en mouvement toujours à l’affût d’un groove idéal, des trompettes pastorales, un piano caché dans un recoin, un orgue et surtout un véritable chœur capable d’emmener les plus grandes envolées lyriques comme de rôder dans les limbes du rock le plus sombre.
Commence alors cet étrange ballet au fin fond de la galaxie de la pop, une exploration interstellaire de toutes les formes de pop. Un voyage tout en glissements spatio-temporels et en rupture de trajectoire. Des guitares épiques qui organisent l’ascenseur pour l’échafaud (Mirror Mirror), des montagnes russes vocales pour emmener de grandes fresques romantiques (The dream maker), des sculptures de pulsations électroniques dignes de Kraftwerk (Je t’attendrai), des rodéos urbains crépusculaires façon Alan Vega où le rock disparaît dans un crashtest électronique concassé de breakbeats (Kill the surfers), des digressions expérimentales dans des ballades en porte-à-faux (The light), des détournements de soul enivrée aux guitares new wave (The end of the world), des rodomontades fuzz-punk démesurées… Épuisant, fascinant, extatique.
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