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Ayo en interview

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Ayo en interview 4

Après 500 000 exemplaires vendus de son premier album « Joyful » et plus de 30 semaines au Top 20 des ventes, Ayo nous reviens avec un nouvel opus « Gravity at last ».

Le grand public t’a connu il y a deux ans avec le single Down On My Knees. Quel souvenir marquant gardes-tu de ce morceau, que tu as joué des dizaines de fois ?
Ça va être un peu difficile de dire ça en français mais je vais essayer. J’ai du la chanter 300 000 fois, alors c’est difficile de choisir un moment spécial de toutes ces fois. C’était à une période où je n’étais pas encore très connue, je venais d’arriver à Paris et j’ai joué cette chanson dans un défilé organisé par une amie, et la personne qui est le sujet de cette chanson, était présente dans la salle. Donc j’étais un peu mal, et c’était assez difficile de chanter ce morceau. C’est un moment que je n’oublierai jamais.

Entre la sortie du premier album et aujourd’hui, deux ans se sont écoulés, où il s’est passé plein de choses. Quels sont les moments qui t’ont marqué, pour une raison ou pour une autre, parce que c’était fort émotionnellement ou parce que c’était vraiment comme dans un rêve ? Qu’est-ce que tu retiens de ces deux ans ?
Quand j’ai joué à l’Olympia. Toute ma famille était là. C’était très spécial pour moi parce que quand mon père m’a vu à l’Olympia, il y avait une grande photo de lui sur scène, avec la caravane qu’on trouve sur la pochette du disque. Se voir en grand comme ça, il était un peu choqué ! Ça m’a touché, car mon père a toujours beaucoup cru en moi. La seule fois où il m’a vu, c’était à la Bastille, dans une petite salle qui s’appelle La Scène. C’est un petit lieu, la capacité est de 300 personnes. Là, l’Olympia, c’était 4 soirs à 2500 personnes. Pour mon père, c’était un choc. Il était heureux mais c’était un peu bizarre pour lui de me voir dans une si grande et belle salle. L’Olympia a une histoire incroyable, tout le monde a joué là. Enfin pas tout le monde, mais des artistes très importants pour moi des années 60 et 70, et c’était vraiment un grand plaisir de jouer là.

« Joyful », le premier album, a été disque d’or en France. Il est également sorti aux Etats-Unis. Peux-tu nous raconter l’accueil de ta musique là-bas ?
Ça fait maintenant plus de huit mois que je me suis installé à New York, pour refaire la promo que j’ai déjà faite en France, mais cette fois pour les Etats-Unis. Et pour être honnête, c’est quelques fois bizarre parce que ça fait déjà deux ans que je travaille sur ce disque. Je crois que mon énergie a beaucoup changé. En France, tout était encore jeune. Mon énergie est aujourd’hui différente de celle qui m’animait en France. Pas seulement en concert, mais au niveau des interviews et tout le reste. Aujourd’hui, quand je suis à New York, les interviews sont les mêmes que celles auxquelles j’ai répondu deux ans plus tôt. Ca c’est un peu difficile. Mais je le fais, désormais, comme un travail. Par contre, quand je fais des concerts, ça me donne toujours du bonheur. Le public aux Etats-Unis est le même qu’ici. Avec la musique, on parle la même langue. Mais dans les interviews et la promotion, c’est difficile d’expliquer tout ce que j’ai fait jusqu’à aujourd’hui, ma vie, mon enfance, parce que j’en ai tellement parlé déjà avant… Et puis surtout dans ma tête, je suis déjà concentrée sur mon deuxième disque ! D’un autre côté, en concert, j’en ai profité pour roder beaucoup de nouveaux morceaux car je n’ai pas envie de jouer uniquement des chansons du premier disque…

Tu as fait beaucoup de concerts, notamment en France. Quels sont les concerts qui t’ont marqué en France ?
En fait, il y en a beaucoup. Paris, bien sûr. Mais aussi Solidays. C’était vraiment un bonheur. Un festival de solidarité, ça c’était bien parce que c’était une bonne raison de faire un concert, ce n’était pas juste jouer pour jouer. C’est ça que j’aime bien. J’adore également jouer à Marseille, car il y a un feeling dans cette ville très chaleureux, très ouvert, qui me donne du bonheur à moi aussi. Après, il y a le Festival des Vieilles Charrues, ça c’était énorme pour moi car c’était vraiment un grand festival et moi j’étais encore intimidée. Je disais toujours que je crois que ça ne marche pas quand on joue dans un grand festival de vraiment réussir à toucher des gens, mais après les Vieilles Charrues, j’ai changé mon opinion. C’était un grand festival, mais on se sentait toujours proche des gens. C’était ça que j’ai bien aimé, oui.

On va parler du nouvel album. Tu es partie au Bahamas pour l’enregistrer. Pourquoi là-bas ?
Au début, je voulais enregistrer en Jamaïque, parce que j’y suis beaucoup : New York est vraiment proche, donc dès que j’avais une petite pause pour quelques jours, j’allais en Jamaïque. Après, le plan était d’habiter en Jamaïque. Tous les jours, on cherchait une maison à louer pour pouvoir rester, mais malheureusement, enregistrer en Jamaïque n’était pas possible, parce que l’équipement des studios n’est pas parfait pour les disques réalisés en analogique, à l’ancienne avec de vieux instruments. Il est enregistré en analogique et ensuite on prend la meilleure des versions entre ProTools et l’analogique. C’est difficile d’expliquer ça en français, mais en Jamaïque ça ne marchait pas, parce que moi j’aime enregistrer vite, donc si ça ne fonctionne pas, si on a besoin d’un son, d’un nouvel instrument ou enregistreur, ça prend beaucoup de jours, il faut aller jusqu’à Miami pour le trouver.

Et donc, aux Bahamas, il y avait le matériel nécessaire ?
Au Bahamas, on a trouvé un studio analogue, plein de vieux instruments vintage, vraiment incroyable. ça fait un peu musée des années 70. Les Studios s’appellent Compass Point. Bob Marley a enregistré beaucoup à cet endroit ; mais aussi les Rolling Stones, ou les B 52’s, beaucoup de gens que je ne connaissais pas avant, mais que je connais désormais, parce qu’il y avait des moments où dans le studio, je me sentais entouré de tous les esprits de ces artistes qui étaient encore là, c’était très bizarre. Par exemple, j’ai enregistré une chanson et en l’écoutant, les gens m’ont dit que ça sonnait comme du B 52’s, alors que je ne connaissais pas du tout ce groupe ! Pareil pour un autre morceau, soi-disant très habité par Bob Marley, alors que je ne pensais absolument pas à lui en l’enregistrant.

Pourquoi avoir appelé ton album « Gravity at last » ?
Le disque s’appelle « Gravity At Last ». Je l’ai appelé ainsi car ça correspond à ce qui se passe dans ma vie en ce moment. J’étais vraiment en plein succès et grâce à Dieu, je continuais mon rêve. D’habitude, tous les ans, tout ce qui se passait dans ma vie était toujours un peu maladroit, donc je dis vraiment grâce à Dieu. Mais aussi, au cours des deux dernières années, j’étais quelques fois un peu perdue.

C’est-à-dire ?
parce que je n’ai pas vraiment de maison à moi, avec mon fils, ma famille et tout ça, quelques fois ce n’était vraiment pas facile, je me disais que je ferais mieux de me poser à un seul endroit, peut-être être juste une mère et une femme pour un moment de ma vie. J’ai dû me battre avec moi-même pour continuer. J’ai du coup trouvé une certaine gravité sur tout ce que je fais. Je ne m’en rends pas compte, c’est plus la gravité que les autres me trouvent. Elle m’est tombée dessus sans que je sache trop comment. Mais je pense qu’elle m’a sauvé car j’étais vraiment au bord du précipice parfois, à sortir de mon rôle, surtout aux Etats-Unis. C’est ce que je disais avant : me retrouver aux Etats-Unis, refaire toute la promo encore et encore pour le premier album, devoir me battre un peu avec ma maison de disques américaine. Ce n’était pas tous les jours faciles, car la mentalité est différente d’ici. La culture de la musique, là-bas, c’est vraiment différent. Et je peux dire qu’ici, c’est mieux, car on trouve des gens qui aiment vraiment la musique, curieux de nouveaux artistes. Aux Etats-Unis, on en trouve aussi, mais c’est plus difficile à trouver. Aujourd’hui, on a juste besoin d’avoir sa vidéo qui tourne en permanence sur toutes les chaînes de télé tout le temps, avec à l’image des filles nues et des voitures avec le Twenty-Two et tout ça…

Cet album parle beaucoup d’amour, mais c’est difficile de savoir si tu es optimiste ou pessimiste sur ce sentiment, car tu changes selon les chansons. Quel est ton avis ?
Je parle beaucoup de l’amour. C’est surement ça le lien entre ce disque et le précédent. Je ne parle pas juste de l’amour avec mon petit copain ou de l’amour que je ressens pour mon fils ou pour mon père. Ce n’est pas vraiment de cela qu’il s’agit sur ce disque. Il y a des chansons que certaines personnes peuvent percevoir comme des chansons d’amour alors que ce n’est pas du tout ça. Durant ces deux années, à faire toutes ces choses, voyager à New York, beaucoup de choses sont arrivées dans ma vie privée. En moi, je me dis de toujours bien réfléchir pour opter pour le bon comportement dans certaines choses, mais parfois tu ne prends pas le temps de considérer vraiment les relations que tu as avec certaines personnes proches, comme mes parents par exemple. Du coup, plus je deviens une femme, plus je vois les choses différemment. J’en comprends certaines seulement aujourd’hui. Deux ans plus tôt, je n’étais pas prête à les comprendre. Ce ne sont d’ailleurs pas toujours des choses plaisantes, elles peuvent blesser.

Par exemple ?
l’une de mes chansons s’appelle « Lonely ». Seule. Les gens peuvent interpréter cette chanson en pensant que je me plains parce que je ne suis pas avec mon fiancé en ce moment, or, ce n’est pas ça du tout. J’ai écrit ce morceau alors que je tournais en concert non stop depuis trois mois, et que je n’avais absolument plus donné de nouvelles à mon père pendant tout ce temps. Aujourd’hui, en parlant de ça, je ne comprends pas pourquoi ni comment j’en suis arrivée là, mais bon, bref, nous ne nous étions pas parlé depuis trois mois. Notre relation était au point mort. Alors j’ai écrit cette chanson, c’était ma façon de communiquer avec lui. Mon père a écouté la chanson, mais même lui n’a pas saisi l’allusion. Il m’a dit : « Il y a vraiment beaucoup de chansons d’amour sur ton disque ! ». Peut-être ne voulait-il pas comprendre, au fond.

Mais il y a d’autres morceaux beaucoup plus explicites ?
Oui ! Ceux où je parle de ma mère et de lui, parce qu’aujourd’hui, je dois avouer que voilà : j’ai dédié mon premier disque à mon père, parce que je le vénère profondément, mais notre relation a encore beaucoup changé au cours des deux dernières années. Je pense que c’est normal, l’amour que nous portons à nos parents évolue en permanence, c’est la raison pour laquelle nous sommes capables à un moment de quitter le foyer pour aller en construire un autre, car si nos relations restaient les mêmes, les enfants n’auraient pas le courage de partir et resteraient avec leurs parents toute leur vie, car chacun s’aime profondément. Donc il est évident que beaucoup des chansons de ce nouvel album sont encore liées à mon passé, mais aussi mon présent, et à tout ce qui va arriver, dans ma vie de famille ou mes relations amoureuses car bien sûr, rien n’est jamais facile, en pleine tournée, au milieu de toutes ces choses à faire, de trouver le temps d’être avec sa famille. Mais je dois le dire, dans ce titre ‘Gravity At Last’, la raison principale pour laquelle j’ai trouvé en moi cette gravité, c’est en comprenant aujourd’hui seulement des choses qui me sont arrivées par le passé, et que je ne comprenais il y a encore deux ans, dans la justice comme dans l’injustice. Parce certaines choses m’arrivent maintenant, je suppose souvent que c’est parce que je ne peux les comprendre que maintenant et pas quand j’étais plus jeune.

Label : Polydor

Sortie de l’album le 29 Septembre 2008

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