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Jacques Duvall

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Jacques Duvall 4

En 2006, Jacques Duvall prend un train pour Liège. Plus qu'une simple réponse à l'appel de Benjamin Schoos, le directeur du label Freaksville, c'est un retour aux sources. A la Belgique natale, au rock de son enfance, et sans le savoir encore, au succès… 24 heures plus tard, il prête sa voix à une dizaine de textes refusés par d'autres artistes, la posant sur les mélodies mi-rock'n'roll mi-bubblegum pop dans des jams avec Miam Monster Miam et le collectif Phantom. Le résultat, Hantises, fera l'effet d'un pieu dans le cœur de vieux briscards, perçant directement au travers de leur cuir de rockeurs : la voix de dandy désabusée ramène Gainsbourg à la vie, les mots cyniques mordent tels ceux de Alain Z. Kan, et la guitare flirte avec celle de Lou Reed ou T.Rex. La crème des années soixante-dix. Ses vingt ans. Les nôtres, à nouveau.

Deux ans plus tard, il retrouve Phantom en urgence au studio Vange avant sa démolition début 2009, pour enfoncer le clou dans le bois du cercueil de la chanson française. Effets kitch pour musique catch, les sonorités deviennent lugubres façon BD ou série B américaine, avec hurlement à la lune (Le Cri), trémolo des guitares surf (Poupée Borgne), et orgues rythm'n blues (Ta Main, revisitée dans un inquiétant funky jam), Le CowBoy Et La Callgirl témoigne d'une parfaite confiance en soi. Les historiettes grinçantes et cyniques dépeignent des situations de polar noir pulp ou d'amours mortes à enterrer au fond du jardin. Tout s'enchaîne comme sur un jukebox, le crooner se répandant avec aisance de doo wop sordides en psychobilly tragicomiques, sans trahir un plaisir pourtant évident. Celui d'avoir trompé son monde.

Car si son nom échappe au grand public, les aficionados des petites lignes des pochettes de disques auront déjà pu lire son nom aux côtés d'Alain Chamfort (à qui il permit plusieurs hits après sa révélation par Gainsbourg) ou derrière tous les grands singles de Lio, punkette formée de main de maître par Jacques Duvall. L'homme était en effet déjà derrière les premiers titres de Marie France, l'égérie nocturne de l'Alcazar, avant qu'elle ne rejoigne Alain Kan ou Bijou. Et il l'est encore aujourd'hui.

Pour poser les choses les choses simplement, voilà trente ans que Jacques Duvall invente des chansons avec passion en restant caché de toute célébrité, vivant en maquisard entre Paris et sa Belgique. Celle-là même où il grandit en écoutant le yéyé Johnny Hallyday et (en cachette, car c'était un vilain hippie) l'élucubrant Antoine. Puis ce seront Bob Dylan et Serge Gainsbourg, les honnêtes compassés. Viendront Bowie, Reed, Bolan et la collaboration avec Jay Alansky qui donnera naissance à ce titre pour les Runaways, dont sortira célèbre Joan ‘I love rock'n'roll' Jet. Le reste est une longue série de traductions et adaptations, comme As Tears Go By des Stones ou Ti Amo (dans une version décapante, nommée Je Te Hais)

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