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Asaf Avidan Gold Shadow

Gold Shadow : L'album le plus personnel d'Asaf Avidan

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Asaf Avidan <i>Gold Shadow</i> 4

Avec « Gold Shadow », Asaf Avidan signe son sixième album en huit ans et conclut de la plus belle des manières un cycle de vie particulièrement dense, fait d’échecs amoureux et d’éclatants succès artistiques.

À 34 ans, ce fils de diplomate, né à Jérusalem et grandi entre la Jamaïque, la Thaïlande et Israël, nous gratifie d’un disque rare qui tranche de façon spectaculaire avec la ronde des « marchandises culturelles » par la pureté cash des émotions qu’il véhicule et la riche diversité des matériaux musicaux qu’il convoque : blues, jazz, rock, folk et synth pop…

« C’est l’album où j’ai mis le plus de moi-même », admet le chanteur à la crête punk. « Vocalement, je m’y suis plus investi que dans n’importe quel autre de mes projets. Quant aux textes, je les ai travaillés avec encore plus d’ambition qu’auparavant ».

L’aveu a quelque chose de superflu. Comme si les 12 chansons de « Gold Shadow » vous marquaient suffisamment pour se dispenser d’en faire la retape. Elles vous marquent comme vos premières cigarettes. Ou mieux, comme ces brûlures de cigarettes à même la peau que l’on s’inflige enfant pour prouver à ses camarades que l’on est capable de surmonter la douleur. Au début, on ne sent qu’un léger picotement. Et à la fin, on est près de considérer la souffrance comme une extension du plaisir. C’est un processus sensoriel identique à l’œuvre dans les plus beaux chants d’Edith Piaf, Nina Simone ou Billy Holiday.

Il fallait beaucoup de ressources musicales pour éviter la redite des albums précédents. Beaucoup de virtuosité pour rénover complètement un point de vue sur une situation déjà vécue. Et beaucoup de force morale pour ne pas chercher à capitaliser sur un succès en refaisant la même chose. C’est tout l’intérêt de « Gold Shadow » que de révéler un musicien à ce point maître de son art qu’il ose l’éprouver en le confrontant à d’autres sons, d’autres ambiances. David Bowie, Lou Reed, Scott Walker, Tom Waits sont passés par là : comme pour une chrysalide, un chanteur pop se transforme en une voix plus grande, plus riche, capable de transcender les genres. De la voix, Asaf en possède une qui assurément n’a pas d’équivalent aujourd’hui, entre l’humain et le mutant, le masculin et le féminin, la jeunesse éternelle et le dernier âge, Jeff Buckley et Jimmy Scott. La voilà mise au service d’un répertoire nomade empruntant à Billy Holiday son tragique pour My Tunnels Are Long and Dark These Days, à Lotte Lenya sa théâtralité cabaret pour A Part of This, à John Lee Hooker sa masculinité pour Bang Bang. Mais aussi à Leonard Cohen et Bob Dylan leurs idiosyncrasies sur Labyrinth Song et Fair Haired Traveller, avec une franchise, une fraîcheur si désarmante que ces deux merveilles parviendraient presque à nous faire oublier leurs inspirateurs. « Fut un temps où je me disais que je devais dissimuler mes influences. Là je me suis dit Fuck it ! ». On comprend dès lors l’élan de liberté qui traverse Over My Head et Ode To My Thalamus, deux réminiscences d’une époque où la musique et le monde étaient innocents.

Avec cette richesse, on comprend qu’en dépassant les questions de forme, Asaf Avidan ait pu aborder le fond avec autant de brillo et d’émotion sur ce nouvel opus. Au point qu’après avoir écouté Gold Shadow on se demande « Quand avais-je été autant bouleversé la dernière fois ? ».

LES ALBUMS D’ASAF AVIDAN SONT DISPONIBLES ICI

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