Scène française
Florent Pagny : «Après la finale, j’étais un peu perturbé»
The Voice 5 : Interview Florent Pagny
Premier vainqueur de The Voice il y a 5 ans avec Stephan Rizon, Florent Pagny est désormais le seul coach à avoir participé à toutes les saisons. A ce titre, il porte un regard averti sur ce concours de talents pas comme les autres. Il commence cette nouvelle édition avec autant de sérénité que de détermination.
Vous êtes désormais le seul coach à avoir fait toutes les saisons de The Voice. Les talents parviennent-ils encore à vous surprendre ?
Evidemment, sinon je ne resterais pas ! Je suis surpris, année après année, de trouver autant de talents qui chantent si bien. De toute façon, même s’il y a des «familles», chaque voix est différente, au même titre qu’une empreinte digitale. Par sa personnalité, chacun crée quelque chose de différent et d’unique. Il s’agit donc pour nous d’une découverte permanente ! Et je suis toujours aussi amusé de découvrir en retournant mon fauteuil la personne que je viens d’entendre.
Vos attentes ont-elles changé avec le temps ?
En fait, je n’ai pas d’attente particulière. Au contraire, je me laisse de plus en plus porter, tout en restant très concentré. Mais avec les années, j’ai appris à ne pas me cantonner dans mes affinités. La première fois, j’ai uniquement sélectionné des voix qui se rapprochaient de mon univers : de grandes voix, dans la puissance. Avec le temps, on s’aperçoit que certains talents font des parcours très intéressants avec d’autres propositions que la puissance. Ce constat m’a fait évoluer. Et puis, je ne veux pas toujours me retrouver avec le même style de voix et vivre les mêmes aventures. J’ai aussi envie de m’amuser !
Avez-vous le sentiment que les talents aux voix puissantes continuent à venir dans votre équipe ?
Je crois que, malgré tout, nous restons tous plus ou moins liés à nos affinités. Si j’ai quelques voix différentes, mon équipe reste malgré tout composée à 60, voire 70 % de voix puissantes. Mais le hasard a sa place dans cette émission. Parfois, après avoir sélectionné un ou deux représentants d’un même registre, on ne peut pas en prendre un autre qui passe après eux et chante pourtant très bien. Il peut donc aller dans une autre équipe. On est aussi d’humeurs différentes selon les jours : dans un état d’esprit très joueur à un moment puis, le lendemain, en phase descendante et passer à côté d’un super talent… Enfin, en tant que coach, nous ne connaissons pas l’histoire du talent. Contrairement aux téléspectateurs, nous découvrons sa vie, son par- cours et sa personnalité plus tard.
Pensez-vous que connaître ces informations en amont influencerait votre choix ?
Forcément, car on ne peut pas tout dissocier, nous restons des êtres humains. Certains talents sont cools ; d’autres moins… Cette donnée joue sur les parcours dans l’émission. Kendji en est un parfait exemple : il n’était pas notre chanteur à la voix la plus puissante mais il a vendu depuis la fin de The Voice plus d’un million d’albums. Un capital sympathie qui joue également avec une jeune fille comme Louane ou les Fréro Delavega.
Au fil des années, avez-vous vu une évolution chez les talents ?
En saison 4, nous avons eu beaucoup de jeunes, d’environ 16 ans. Ils devaient avoir une dizaine d’années au début de l’émission et je pense que voir la réussite de certains talents a pu créer des vocations. J’imagine aussi que les familles, rassurées, les ont incités à faire l’émission. Deux ou trois ans suffisent en autodidacte à se préparer quand on a les facultés. Cette année, nous avons encore beaucoup de jeunes. Nous avons aussi plus de professionnels qui ont mis du temps avant de venir. Ils ont attendu mais ont constaté que The Voice était toujours aussi populaire et honorable. C’est une émission que l’on n’a pas honte d’avoir vu et de parta- ger avec d’autres. Les programmes de qualité multigé- nérationnel de ce type ne sont pas nombreux.
Comment se sont passées vos retrouvailles avec Garou ?
C’est simple : comme s’il n’était jamais parti ! Je pense que si Jenifer ou Louis revenait, nous retrouverions également la même dynamique et la même alchimie entre nous. Nous sommes devenus une petite famille !
L’année dernière, vous avez été très ému par la prestation en finale d’Anne Syla. Quel souvenir en gardez-vous ?
Un souvenir très agréable. Même en sachant qu’il s’agit d’un show, je me suis rendu compte que je me faisais prendre au jeu et happer par le concept. Après la finale, j’étais même un peu perturbé ; je me suis demandé pourquoi je m’étais laissé déborder. La réponse est simple : dans cette émission, on ne triche pas !
Définissez moi en 1 mot chacun de vos partenaires !
Zazie : Intelligence
Mika : Classe
Garou : Tendresse
Et si vous étiez un talent… qui choisiriez-vous ?
Je choisirais Garou, pour la puissance.
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