électro
The Whip – 4 juillet – Montreux Jazz Festival 2008
Compte rendu du concert
Pour leur première date en Suisse, les anglais de The Whip se sont offerts le luxe d’ouvrir le 42e Montreux Jazz Festival, au Miles Davis Hall. Un défi qu’ils ont su relever à grands coups de riffs efficaces et de rythmiques sexy.
Dire que le public du Montreux Jazz Festival est exigeant n’a rien de péjoratif. La renommée de l’événement, les tarifs prohibitifs des soirées, la profusion des concerts proposés, font que le spectateur mélomane qui s’aventure dans les salles de concert de la riviera vaudoise veut être conquis tout de suite, ou il va voir ailleurs. C’est dire, si la tâche qui incombait à The Whip ce vendredi 4 juillet était rude.
20h30, au terme d’une chaude journée d’été, l’euphorie bat son plein sur la croisette suisse, la première soirée du festival commence à peine, le soleil caresse les eaux du Léman de ses rayons ardents, les festivaliers veulent profiter du beau temps, le Miles Davis Hall est quasiment vide. Malgré tout, les 4 anglais de Manchester entrent en scène, bien décidés à en découdre pour la première fois avec le public helvétique. Après tout, ce genre d’ambiance, ils connaissent. Danny Saville, Bruce Carter, Lil Fee et Nathan Sudders ont pendant longtemps évolué dans des milieux indie électronique underground. Ce n’est qu’en début d’année que la presse musicale s’est intéressée à eux, après la sortie de leur premier album X Mark Destination, produit par Jim Abbiss, connu pour ses collaborations avec Editors et les Arctic Monkeys.
En toute logique, The Whip décide d’entrer tout de suite dans le vif du sujet avec leur titre Sister Siam, ô combien représentatif. Tout commence par une boucle électro très dansante, renforcée progressivement par des claviers vintage, soutenus ensuite par l’arrivée d’une basse saturée très indie, une guitare vient annoncer une mélodie des plus efficaces, la mayonnaise monte doucement, jusqu’à un petit break et les 4 anglais balancent littéralement la sauce. Le casque rivé sur les oreilles, la seule fille du groupe, derrière ses fûts, enflamme la rythmique tandis que la voix du chanteur vient nous rappeler les grandes heures de la new-wave. Un schéma qu’on retrouve, certes, dans tous les morceaux, mais d’une emprise imparable sur le public. Le Miles Davis Hall, qui s’est rempli en peu de temps, est déjà conquis.
Ne sachant plus s’il est venu dans une salle de concert ou sur un dance-floor, le spectateur, déjà emporté par les tubes en puissance des quatre anglais, lâchera définitivement toute retenue, s’il en avait encore, sur leur dernier titre, Trash, qu’on pourrait bien retrouver en tête des charts cet été. Mission réussie, donc, pour The Whip, qui ont déclaré ouvert ce 42e Montreux Jazz Festival, en dignes maîtres de cérémonie.
Crédit photos : © Daniel Balmat © Montreux Jazz Festival Foundation
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