pop-rock
Interview Babyshambles
Peter Doherty et son groupe Babyshambles en interview
C’est assis sous le soleil parisien que Peter Doherty et sa bande tentent de nous décrire le chemin tortueux qu’ont été ces six dernières années, puisque c’est le temps qui s’est écoulé depuis la sortie du dernier album des Babyshambles.
Comment définir la reformation des Babyshambles et la sortie de votre album « Sequel To The Prequel » ?
Peter Doherty : Comment des particules instables réussissent-t-elle à se métamorphoser du néant à la vie ? Stephen Hawking a longtemps essayé de mettre le doigt dessus, et c’est un peu ce qui est arrivé avec cet album.
Et pourtant… La vérité, c’est que les Babyshambles ont de la chance d’être encore là, car la situation avant l’enregistrement de l’album est sans équivoque il me semble ?
Peter Doherty : C’était un putain de foutoir ! On n’avait aucune communication entre nous, aucune direction. Et ça a suffit pour nous perdre complètement, parce que sans communication, rien ne marche !
Mik Whitnall, le guitariste, acquiesce et ajoute, tristement : Pour être honnête avec vous, il y a eu un moment, il n’y a pas si longtemps de cela, où je me suis dit : « Ca y est, les Babyshambles c’est fini, pour de bon…« . La raison de ce triste constat tient en deux choses. La première est assez triviale puisque Peter vit maintenant à l’année à Paris, alors que le reste du groupe est à Londres, ce qui complique vraiment l’organisation.
En Juillet 2011, une voiture roulant dans l’est Londonien a brûlé un feu, percutant de plein fouet la moto que conduisait Drew McConnell, votre bassiste, le blessant grièvement. On peut comprendre que pendant un certain temps, l’enregistrement d’un nouvel album des Babyshambles n’ait pas été sa priorité ! Alors comment allez-vous Drew ?
Drew McConnell : Tout va bien, je vais bien ! Je fais encore beaucoup de physiothérapie, et je devrais encore en faire jusqu’à ma mort. Mais ça ne me dérange pas. A un moment, les docteurs pensaient que je ne pourrais peut-être pas remarcher, alors aujourd’hui, je suis juste content d’en être arrivé là où j’en suis, de pouvoir peu à peu reprendre ma vie là où je l’avais laissée avant l’accident.
Vous semblez d’ailleurs avoir retrouvé le feu sacré ?
Drew McConnell : C’est vrai ! Peter s’est mis à passer me voir à la maison. On buvait du thé en se disant combien la tournée et les jours de studio nous manquaient. Un jour je lui ai demandé ce qu’il écoutait ces temps-ci. Il m’a répondu : « Pour être tout à fait honnête avec toi, j’écoute les Babyshambles« . Alors je lui ai dit que j’avais écrit quelques chansons, et je lui ai joué New Pair et quelques autres. Il était halluciné : « Non mais vraiment ? C’est toi qui as écrit ça ? Putain !« . Il m’a ensuite montré quelques unes de ses nouvelles chansons comme Penguins, entre autres ; et comme ça, du jour au lendemain, on avait un album en préparation.
Sans Drew pas d’album et pas de Babyshambles ?
Peter Doherty : Il aura fallu Drew pour que tout ça se lance. Ensuite, il venait régulièrement à Paris pour me botter le cul.
Il y a aussi Damien Hirst, qui a créé la pochette, et le producteur Stephen Street ! Un homme dont vous tous, vous vous accordez pour dire qu’il est indispensable à votre musique !
Drew McConnell : D’abord, on s’entend tous super bien avec lui, et ensuite, la façon dont il réussi à faire sonner Peter est complètement hallucinante.
En parlant de Peter, J’ai entendu dire que ta chanson préférée sur l’album était Picture Me In A Hospital ! C’est vrai ?
Peter Doherty : C’est sorti d’un coup, sur le dictaphone que j’emporte partout avec moi. Drew a ensuite peaufiné le morceau. Pour moi, cette chanson, c’est l’essence de l’album. Drew, lui, pense qu’il est le sujet du morceau, et partage l’importance que cet album a eu pour lui. Le truc c’est que même en étant tous les trois séparés pendant un certain temps, on a découvert que l’on avait encore cette alchimie de groupe. Et ça, ça ne disparaîtra jamais. C’est pour ça qu’on marche si bien ensemble.
Cet album c’est un peu comme une renaissance ?
Peter Doherty : J’ai réalisé que j’avais la dalle, pas au sens de manger quelque chose, mais d’être dans ce groupe. C’est une part indissociable de moi. Et il a fallu cet album pour pleinement m’en rendre compte.
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