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Interview Peter Von Poehl

Interview Peter Von Poehl

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Interview Peter Von Poehl 4

Pour la sortie de « May Day », Zikeo.net est aller chercher des explications auprès de Peter Von Poehl. Petite explication entre l’artiste et notre journaliste à l’occasion de la mise dans les bacs du dernier album de l’artiste.

Tu peux nous dire un mot sur le titre de l’album, qui a une double signification ?
« May Day », écrit en deux mots, comme le premier mai. Le premier mai est très important chez nous, parce qu’on sort des mois d’hiver. C’est l’espoir. Ce sont des jours très marquants. Je me souviens de tout ce que j’ai fait les premiers mai. J’ai écrit ce morceau le lendemain d’un premier mai un peu violent dans mon quartier. Avec les oiseaux qui chantaient et une voiture brulée, j’ai fait cette chanson à ce moment là.

C’est cette chanson qui a déterminé le reste de l’album ?
C’est une des premières chansons que j’ai faite. Ça a donné un ton, et c’est un thème que j’avais envie d’aborder. J’avais envie de sortir du thème du premier album. Cette chanson a donné une direction.

Pas tant dans les paroles mais dans la façon dont tu fais tes chansons, il y a une sorte de mélancolie. Tu parlais de sortir de l’hiver. Il y a ce qu’on appelle la maladie du Lappon en Scandinavie ?
Oui, par rapport à la lumière. Il y a d’ailleurs des thérapies de lumière. C’est particulier. Quand on va plus au nord, le soleil ne dépasse pas l’horizon. Le contraste avec l’été, où il faut jour 24 heures sur 24, et cette explosion qui arrive au printemps, est très marquant.

Est-ce que dans ta musique il y a ce côté qui traine, avec cette mélancolie omniprésente ?
Vous n’avez pas tort. Je pense à ce truc de regarder par la fenêtre, toujours vouloir être ailleurs… C’est assez juste.

Pour l’écriture, je crois que c’est une obsession pour toi, c’est un travail très précis. Là tu as partagé l’écriture.
C’est quelque chose que j’avais envie d’essayer. J’avais envie d’aborder d’autres thèmes et j’avais peur de me retrouver à refaire le même disque. Les textes sont très importants pour moi, ça définit vraiment une chanson. J’ai donc pensé à l’idée de confier des textes à quelqu’un d’autre, pour donner une autre direction. Je venais de travailler avec une Française, Marie Modiano. J’ai travaillé son deuxième disque. Je la connaissais déjà parce qu’elle a enregistré son premier disque à Berlin où je jouais de la guitare. J’aimais beaucoup ses textes ; encore plus sur le deuxième album parce que j’étais plus impliqué. Je me disais que ça pourrait marcher, qu’elle pourrait écrire des textes. Je suis très content de cette collaboration. Ça m’a aidé à prendre d’autres directions ; ça a beaucoup joué sur la musique.

Qu’est-ce que ça t’a apporté de vivre longtemps à Paris ? Qu’est ce que ça a influencé ? Il y a un rapport avec les artistes avec lesquels tu as travaillé ? En France, il y a un carrefour qui a permis de t’ouvrir ?
Pour être complément honnête, la musique en France est toujours quelque chose de très exotique pour moi. Les musiques anglo-saxonne ou scandinave sont très proches ; quand on parle des Beatles, je comprends très bien. La musique française est beaucoup plus exotique. Je peux comprendre l’importance que joue le texte. Je ne parle pas assez bien le français pour comprendre ça ; donc la musique française est très mystérieuse pour moi.

Depuis pas mal d’année, il y a beaucoup d’artistes Scandinaves qui ont fait des cartons à l’international. Si on part des plus connus, il y a ABBA, Roxette… Il y en a plein, qu’on ne soupçonne pas forcément. Ça tient à quoi ?
C’est vrai que pour un pays de 8 millions d’habitants, être le troisième producteur de musique dans le monde, c’est quand même pas mal ! Quand j’étais gamin, tout le monde jouait dans un groupe de rock, un groupe de garage, ou alors on jouait au foot. C’était les deux possibilités. La ville payait même des locaux de répétition. On avait l’équivalent de 50€ par mois pour acheter des instruments. Généralement, c’était plutôt pour acheter de la bière ! Tout le monde faisait ça, c’était quelque chose de normal. Ça a crée une génération de musiciens de garage. Certains ont continué après. C’est une normalité de jouer dans un groupe. Ça a donné naissance à de nombreux groupes.

Apparemment, dans ta façon de faire de la musique, le processus est plutôt lent ?
Je suis lent à tous les niveaux. Je découvre des disques qui sont sortis il y a trois ans… Ce rapport au temps est curieux. On n’a pas de mal à écouter un disque sorti il y a 40 ans mais un disque sorti il y a six mois est déjà vieux. Je trouve ça curieux. Dans la manière de faire, quand je travaille pour les autres, j’ai une sorte de distance que je n’ai pas par rapport à mes propres chansons. Ce n’est que le temps qui me dit quel choix il faut faire. Je me rends compte sur ce deuxième disque, pour lequel j’ai fait des nuits d’insomnie, que j’ai beaucoup de choix à faire. J’ai tendance à essayer de fermer des portes dès que possible. Les batteries sont enregistrées sur une piste. Après, quand le son est bien on l’enregistre sur une piste et on ferme cette porte. Je prends des décisions le plus tôt possible. Si ce n’est pas bien on le refait. Mais on ne se retrouve pas à la fin à prendre des milliers de décisions au jour du mastering. C’est compliqué de faire de la musique aujourd’hui, avec le numérique, tous les choix sont ouverts, tout peut être renversé. On peut tout refaire jusqu’au jour où le disque arrive dans le magasin. C’est une vision très angoissante de la musique !

Quand l’album est terminé, ce n’est pas la fin du processus pour toi ?
Je continue à faire des chansons. Je pense que ça ne va jamais s’arrêter. Le disque est fini et je vais encore en studio ! On m’a dit que Renoir allait repeindre ses toiles dans les musées. Ce n’est peut être pas une mauvaise chose. On se disait que les gens peuvent faire leurs propres compilations. C’est une musique moins figée, ça ressemble plus à un concert où on change l’ordre des chansons, on les joue un peu plus rapidement selon nos humeurs. Ce côté éphémère peut s’appliquer au disque.

Pour terminer, tu reviens tout le temps à la musique et à la composition ? Tu continues à composer pour d’autres ? Je sais que tu as fait quelque chose pour Emma Daumas.
C’est une chanson dont je suis très content. J’aime bien faire ça, des chansons pour des disques ou des films, du théâtre et pas forcément pour moi.

LES ALBUMS DE PETER VON POEHL SONT DISPONIBLES ICI

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