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Ghostface Killah The big doe rehab

The big doe rehab

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Ghostface Killah <i>The big doe rehab</i> 4

Nouvelle cuvée pour le prolifique MC du Wu-Tang. Et comme à chaque fois, c’est du bon.

Ghostface est un peu le Lelouch ou le Woody Allen du hip-hop US. On sait que tous les ans un nouveau disque va venir heurter les bacs et les tympans. Avec une grande différence par rapport à ses collègues cinéastes, la grande qualité peu discutable et continue de ses oeuvres. Il faut avouer que l’artiste a beaucoup d’arguments à faire valoir : déjà il bosse ses lyrics, ce qui devrait être la base pour tous ses confrères. Métaphores, énumérations typiques du Wu-Tang, storytelling, egotrip, humour grincant, et mise en scène d’environnements toujours marqués mafia, kung-fu ou histoires persos. Avec systématiquement la volonté de puiser dans la culture noire américaine, symbolisée par les nombreux samples de morceaux soul ou funk mythiques ou presque introuvables. Le chanteur jouit également d’une excellente réputation outre-Atlantique, qui lui permet à la fois d’atteindre des chiffres de vente sympathiques, et de collaborer régulièrement avec les meilleurs (Missy, MF Doom…).

Son septième album est sorti le même jour que le brillant dernier album du Wu-Tang Clan, 8 diagrams, ce qui a entretenu une certaine confusion aux USA parmi les fans. Pas grave, puisque le disque est lui aussi de très bonne qualité. Difficile à décrire en revanche, puisqu’il emprunte les sentiers déjà bien balisés et piétinés par l’Ironman. A savoir cet esprit soul manifeste, et des paroles lugubres et imagées. Et comme d’hab, les proches sont de la partie (Raekwon, Trife Life, Method Man). Avec à l’arrivée des morceaux rivalisant d’inventivité, panachés entre ton « mellow » et plus percutant. Dans la catégorie « enervée », on peut mentionner la guitare électrique de Barrel Brothers, ou le cosmique Yolanda’s house, avec Raek et Meth. We celebrate invite Kid Capri pour un autre déluge de percus et cuivres, samplant I just want to celebrate (Rare Earth). Et comme souvent, les morceaux plus « calmes » sont aussi les plus puissants et les mieux réussis. Témoin ce Walk around, sur un superbe échantillon du Packed up and took my mind de Little Milton. Que dire aussi de Supa GFK, articulé autour du Superman lover de Johnny Guitar Watson ? Avec Paisley darts, le meilleur morceau étant certainement Killa Lipstick, recyclant le Riding High de Fazo-O, dont EPMD s’était déjà servi pour Please listen to my demo. En revanche, d’autres tracks comme Yapp City ou I’ll die for you sentent un peu les fonds de tiroir.

Pour résumer, cet album n’est certainement pas le meilleur de son auteur, mais il comporte suffisamment de bons moments et de bonnes idées pour en faire un disque des plus solides. Et il faut saluer la régularité, l’efficacité et surtout la grande integrité artistique du Ghost, qui ne fait toujours aucune concession à la facilité ou au mainstream. Un vrai grand, l’un des meilleurs MC’s de l’histoire du rap, avec une voix « extraordinaire » comme il le dit lui-même (en français) dans le morceau parodique Toney awards.

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