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Effet Placebo garanti à Musilac

Musique, Lac & une journée de festival sous effet Placebo

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Effet Placebo garanti à Musilac 4

Décor montagneux sur l’esplanade d’Aix-les-Bains, treizième édition de Musilac en ce samedi 12 Juillet, deuxième jour du festival. Au coeur des Alpes, Musilac, un concept simple et efficace : de la Musique au bord d’un Lac, celui du Bourget en l’occurrence. C’est par cette date que Placebo revient en France, pour quelques apparitions en festival, prolongement d’une tournée mondiale débutée en décembre 2013 suite à la sortie de leur dernier opus « Loud Like Love ».

Musilac, trois scènes, dont deux côte à côte. Il faut choisir son camp pour l’accès aux premiers rangs, mais sans changement de matériel sur scène entre les groupes, l’attente de seulement 5 à 15 minutes entre les concerts est appréciable. La vue globale d’un peu plus loin permet également d’apprécier tous les shows, en partie sur les écrans géants. L’affiche Rock est prometteuse sur la Scène Lac avec FFF, Skip The Use et Placebo, en alternance avec la Scène Montagne un peu plus calme, avec Tinariwen, Haim, Vanessa Paradis et, pour conclure la soirée, BakerMat.

La boule de cristal des prévisionistes météo laissait présager le pire, pourtant, les scènes et les festivaliers ont été épargnés pendant ces quelques heures, seul le sol boueux porte encore les traces de la pluie des derniers jours et dernières heures. Ouf. L’atmosphère est déjà chaude devant eux lorsque Monsieur Molko, paré d’une veste noire, et son groupe arrivent sur la Scène Lac, devant un public déjà largement conquis par les prestations précédentes.

Juste avant, le mot d’ordre était commun entre FFF sur le retour et les nordistes de Skip The Use, qui ont chacun introduit au milieu de leurs morceaux, devant les dizaines de milliers de festivaliers présents ce soir là, le fameux refrain des Béruriers Noirs : « La jeunesse emmerde le front national ». Quelques mots repris en chœur à deux reprises en deux heures, « on » ne pourra pas dire, cette fois, que le public n’était pas réceptif.

Entre deux concerts, intervention rapide et hélas presque stérile des intermittents du spectacles. La cause est, certes, à défendre, encore faut-il trouver (ou au moins préparer) les mots. Dommage, les contre-sens peuvent desservir.

Arrivée, donc, sous les spotlights, du groupe Placebo sur scène. S’enchaînent B3, For What It’s Worth et Loud Like Love, « Bonsoir, nous sommes Placebo, de Londres ». La note est donnée et sera moins engagée politiquement, même si les convictions de Brian Molko ne sont pas vraiment secrètes, ils ne sont clairement pas là pour ça. Visiblement, en ce soir de pleine Lune, Monsieur Molko est bien luné, voire même de vraiment bonne humeur. Et on sait qu’avec ce groupe, c’est un élément, hélas, un peu trop déterminant. Comme souvent ailleurs, la dernière prestation de Placebo à Musilac en 2007 avait été interrompue plusieurs fois, le chanteur apostrophant cette fois là, à plusieurs reprises, un agitateur perturbateur dans le public.

Pas vraiment de problème de sécurité cette fois-ci, du moins pendant leur concert, c’est plutôt juste avant, avec Skip The Use que l’air manquait parfois, tant la pression de la fosse et les mouvements de foule étaient intenses. Mais côté Scène Montagne, Vanessa Paradis avait largement calmé et apaisé le public en nage dans la marée humaine. La lolita fredonnant ses titres d’hier et d’aujourd’hui dans une ambiance presque guimauve, et sur scène une énergie tellement douce, qu’il faudrait qu’elle se limite à ça et arrête vraiment de s’essayer au rock. Elle est mignonne, oui, mais non, vraiment, dans mes oreilles du moins, ça ne sonne pas.

Bref, cette fois-ci, le concert de Placebo s’annonce donc sous les meilleures « auspices », sans jeu de mot concernant l’âge avançant, voire avancé, de la Rockstar Molko, devenue sobre depuis quelques années. Profitant aujourd’hui des coupures (un peu longues) entre les morceaux pour s’abreuver de son thé brûlant, à l’instar de la bière ou autres breuvages alcoolisés. Seul un apport nicotinique pendant un break, pris en charge par le désormais barbu Stephan Olsdal pour chauffer la foule de gauche à droite, pouvait évoquer ses anciennes dépendances. L’ « effet placebo » du zen-way-of-life pas vraiment Rock n’ Roll, n’ayant pourtant pas l’air de fonctionner à l’identique sur scène. Ca serait presque à regretter la « sagesse » de la quarantaine révolue. Le jeu de scène de la star est nettement moins énergique, moins provoquant et survolté qu’il y a encore quelques années. Bien que toujours très investi, l’artiste est, depuis les deux derniers abums, beaucoup plus calme et posé, parfois même à la limite ennuyeux. Mais sa voix reste intacte. LA voix, si particulière et spécifique, de Brian Molko. Et même si c’est loin d’être le seul, c’est sans doute son principal atout.

Bien que certains morceaux du nouvel album rendent vraiment bien, également sur scène (Exit Wounds, Begin The End et même le très formaté radio Too Many Friend) , c’est quand ils plongent dans leurs anciens répertoires que Placebo prend de la splendeur (Space Monkey, Special K, One of a Kind, Bitter End, Post Blue…). Parmi les morceaux du rappel, la reprise du Running up that hill de Kate Bush est superbe, avec mention spéciale aux effets de lumière.

Avec une vingtaine de morceaux, Brian Molko, Stephan Olsdal, Steve Forrest et leurs musiciens ont offert ce soir là une très belle prestation, devant un public hypnotisé, réceptif et enthousiaste à la fois. Une représentation avec classe d’un répertoire tellement riche qu’un choix pour la setlist est hélas toujours frustrant, tant certains morceaux seraient fort agréables à (re)vivre en live. Apaisés, plus matures, également plus formatés, le groupe Placebo et son leader Brian Molko restent incontournables sur une scène Rock, et ces 90 minutes à Musilac resteront dans les esprits pendant encore un long moment, comme un vrai beau & bon concert.

Le relais aux platines pris par la suite par BakerMat sera dans la lignée de cette soirée, dans une belle ambiance, boueuse et festive, et celle-ci s’achèvera devant la troisième scène « Pression », avec le DJ local, The Hacker.

Musilac, très belle expérience, un festival à vivre, musicalement côté scène, mais tant qu’à y être, également côté lac, la beauté alpine des paysages environnants créant cette atmosphère toute particulière, apaisante et si agréable.

Crédit photos : Boris Soula

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