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Jamie Lidell Compass

Le nouvel album de Jamie Lidell Compass

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Jamie Lidell <i>Compass</i> 4

En 2010 Jamie Lidell réinitialise sa carte et repart en exploration sur des courants neufs ! « Compass » est sans aucun doute l’album le plus éclectique de l’artiste.

Les chansons de « Compass » convertissent, coupent, bouleversent genres et formes. Le pouvoir stupéfiant des chants est plus fort que jamais, ça rock, ça pop, c’est doux, dur, furieux, empli de soul et soft, souvent au sein même d’un seul morceau, toujours furieusement funk. Un album nerveux qui correspond à l’âme de son créateur. Libre ! « J’ai écrit chaque chanson en un mois » dit Jamie, « j’ai passé deux années éprouvantes émotionnellement parlant, je me suis plongé dans ce que je voulais exprimer et j’ai commencé à écrire. Il y avait beaucoup à en tirer.« 

Tant pour ses arrangements que pour ses paroles, « Compass » est une production typiquement « JamieLidellesque », qui reflète non seulement les goûts divers et étourdissants de son créateur, mais aussi une année de changements, d’amour, d’attente et l’arrivée dans un nouveau lieu. Le premier son que l’on entend dans le titre d’ouverture Completely Exposed semblera familier à ceux qui ont déjà vu Jamie en live : un puissant beat-box ; un rythme palpitant qui précède ce que Jamie appelle « l’éruption volcanique » du refrain. C’est l’avant-goût du son ample et superposé de Compass. Les paroles de la chanson cherchent quelque chose, à offrir ensuite, se confiant dans d’honnêtes paroles… c’est ouvertement naïf dans la manière.

Les distorsions de Your Sweet Boom oscillent naturellement entre funk et gospel, la voix de Jamie nous vient de directions et personnages différents. Les parties ont été enregistrées dans plusieurs lieux et regroupées ensuite.

Le rythme ralentit sur She Needs Me, une tranche effrontément crémeuse de soul sensuelle, soutenue par la ligne de basse glorieuse de Dan Rothchild. Les paroles se dirigent vers la cuisine (histoire de préparer une tasse de thé et des oeufs) avant d’aller dans la chambre pour servir This sonic breakfast in bed. Les bouffonneries érotiques se poursuivent avec le riff techno-funk coquin de I Wanna Be Your Telephone, sur l’économie libidinale des télécommunications modernes.

Jamie revient temporairement de sa retraite sur Enough’s Enough un numéro extrêmement joyeux qui rend un bel hommage à Michael Jackson, et en particulier aux Jackson Five. « Il a beaucoup influencé cet album » dit Jamie à propos de MJ, il a pris part à la création avec moi et Chris Taylor. Quand on était coincé, on se demandait ‘qu’est ce que ferait Michael’? Et on dansait« . C’est aussi une vitrine pour les rythmes immaculés du génial James Gadson.

Le titre The Ring prend une tournure plus sombre, plus blues. Inspiré par un chercheur d’or au regard fou tamisant le sable en Australie ; Jamie imagine un triangle de l’amour du point de vue du mauvais rôle, celui qui cherche le bijou abandonné du titre. « Il y a eu beaucoup de versions, dont une plus lente, country, puis nous sommes passés à la version beat-box, beaucoup plus énergique et furieuse. » On peut entendre Gonzales faisant émaner le blues d’un piano insoupçonné, ajoutant au style provocateur du morceau.

Si un titre donne une bonne idée de l’agité et impatient Compass, c’est la soul troublée de You Are Walking, qui change de style au moins quatre fois dans les 60 premières secondes. Jamie chante « One by one let’s take it all off/one by one let’s strip it down » : la chanson se casse et se reconstruit sur ses propres débrits ; ou comme Jamie le décrit « c’est moi, détruisant le son et mon moi précédent. » I Can Love Again calme les choses avec le son d’un « vent violent », avant de se matérialiser en une chanson d’amour détendue, mais l’effet sonore produit est essentiel. « Vous pouvez entendre le vent hurler dans plusieurs chansons. Il parle d’érosion, de choses brisées, de choses enterrées puis déterrées, trouvées, retrouvées et remodelées. Il parle de nostalgie« . Cette notion de désir se prolonge avec le sinueux et dangereusement séduisant It’s A Kiss, le tableau frémissant d’une satisfaction longuement différée. Puis nous avons le titre éponyme, Compass. Il commence directement sur un chorus mélodique et folk, se construit sur un son épique qui mélange cuivres Morriconesque et percussions samba. 

Gipsy Blood mixe douceur et obscurité, un combo que Jamie appelle « blood and custard », sang et crème anglaise. Une guitare confuse appuie une batterie distinctement « MJ style », tandis que Jamie se glisse dans un personnage destructeur. Coma Chameleon arrive comme une bombe, avec un beat monumental et un son incendiaire sorti d’une guitare Silverstone (« le son d’une vieille planche de bois attaquée»). Ecrite par Beck, c’est une parfaite pop song sinistrée, comme menace instamment le titre « Si vous vous réveillez un jour, vous verrez ce que vous avez fait. » Jamie avait écrit Big Drift comme un « drone mystique » sans parole, jusqu’à ce que tard une nuit, Feist, Beck, Lindsey Rome et lui créent chacun un couplet. Ce qui en ressort est atmosphérique et troublant, comme une nuit d’âme solitaire dans le coeur du désert.

L’album est conclu par You See My Light. Un chant un peu dur a été enregistré au départ à New York sur un micro d’ordinateur pourri. Mais Jamie n’a jamais été satisfait des versions suivantes en studio, il est donc revenu à la version originale, sifflements, sirène de police et tout. C’est presque une chanson gospel, une dédicace, une berceuse et un merci. C’est le son du vent qui se calme et la conclusion d’un autre chapitre.

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