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Johnny Hallyday l’interview

Johnny Hallyday en interview

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Interview Johnny Hallyday

A l’occasion de la sortie de son album Le coeur d’un homme, Johnny Hallyday nous explique en interview sa passion du blues.

Vous vous êtes battu avec votre ancienne maison de disque pour enregistrer votre album de blues.
J.H : Ca on peut le dire ! ça fait quelques années que je voulais absolument cet album. J’ai changé de maison de disques pour pouvoir justement refaire la musique qui représente mes racines qui viennent du blues, du boggie boggie, les musiques texanes.

Mais il y a différents types de blues.
J.H : Vous savez, le blues c’est très varié ; on s’imagine toujours que le blues c’est le vieux blues des années 45, où c’était I’m gonna live you baby, I’m gonna live you tonight. Mais le blues, ce n’est pas que ça ; le blues c’est une panoplie de musiques qui vont du sud à la musique cajun, même la country fait partie du blues. Johnny Cash a fait plein de chansons de blues qui font partie du folklore américain.

Quand on lit les textes de cet album, on a l’impression que vous faîtes un point, vous parlez beaucoup de vous, cet album est autobiographique ?
J-H : Non, je ne trouve pas. Le blues ; ce sont des textes simples, qui s’adressent d’hommes à d’autres hommes ou à des femmes ; ça parle de la vie, de ses peines, de ses joies, de ses délivrances, de tristesse et d’espoir aussi. Ce sont des paroles humaines avant tout, des paroles qui parlent de la vie de tous les jours.

Avec cet album ; on vous attendait avec un réalisateur américain, un producteur américain et puis, vous travaillez avec votre équipe habituelle.
J.H : Oui, car j’ai la chance d’avoir des gens en France, qui sont des gens qui aiment la même musique que moi, comme Yvan Cassar par exemple, avec qui j’en avais parlé depuis deux ans déjà avant qu’on ait démarré la tournée précédente. Lui était très intéressé de faire un album tendance blues. Le blues traditionnel des années 45, on ne peut pas trop le faire parce que les paroles sont vraiment trop simplistes. Je voulais faire un album blues, mais qu’il soit à la portée de tout le monde. Pas du blues commercial, mais du blues à la portée de gens qui ont quinze ans aujourd’hui, de ceux qui ont trente ans ou de ceux qui ont mon âge. Un retour en arrière en quelque sorte.

C’est actuel. On a toujours tendance à penser que le blues est une musique ancienne, que ce sont des vieilles chansons.
J.H : Non. Pas du tout. D’abord on n’a pas fait de vieilles chansons. On n’a fait que des chansons originales. La seule adaptation que j’ai faite d’une chanson ancienne, c’est une chanson de Francis Cabrel que j’ai toujours beaucoup aimée, que j’avais très envie de faire qui s’appelle ‘Sarbacane’. On l’a refaite dans une ambiance plus blues. Cette chanson, je l’ai toujours adorée et pour moi c’était l’occasion de la faire dans cet album avec des musiciens comme Doyl Bramhall qui est le guitariste d’Eric Clapton. Il nous a permis de donner un son blues du sud à cette chanson et j’étais très heureux de la présenter dans cet album.

La chanson Ma Vie, c’était la première chanson de Putzulu, elle a été écrite dans la nuit après avoir dîné ensemble.
J.H : Oui, on avait dîné ensemble avec Bruno, je lui ai dit un jour, tu devrais m’écrire des textes. On a beaucoup parlé ce soir là, on a parlé de la vie et il m’a écrit cette chanson dans la nuit et il m’a envoyé le texte le lendemain. On a changé quelques paroles pour que ça s’adapte à la musique sans changer le sens de la chanson.

Always, c’est le premier single et vous êtes parti dans un univers encore différent, plus country.
J.H : Oui, c’est du blues plus country que traditionnel. Je dis toujours que c’est une chanson pour les femmes. Le blues parle d’amour. Il n’a pas que du désespoir dans le blues. Il y a aussi de l’espoir.

Vous êtes très fidèle car un album de blues sans faire une petite référence à Michel Mallory, avec qui vous travaillez depuis longtemps, vous vouliez absolument avoir une chanson de lui dans votre album.
J.H : Oui, on avait commencé à l’époque, il y a longtemps, j’avais cette musique de Toute la musique que j’aime et lui m’avait écrit le texte. Cette chanson a toujours plu aux gens, je n’ai jamais pu, en spectacle enlever cette chanson de mon tour de chant. Les gens l’attendent comme Que je t’aime ou Gabrielle. C’était bien de boucler la boucle. Cette chanson fait partie de la même famille que Toute la musique que j’aime. Il n’y a rien de nouveau. C’est une fidélité par rapport à la chanson que nous avons faite il y a quelques années.

Je reviens à Dans tes bras, il y a un casting de musiciens qui est complètement fou. Beaucoup de musiciens avec lesquels vous avez déjà travaillé comme Abraham Laboriel Junior, le batteur.
J.H : Oui, et là j’ai eu le père qui est une star ; c’est le meilleur bassiste du monde, il a joué avec les plus grands. Je crois que c’est une des premières fois où le père et le fils jouent en même temps dans une séance de disque.

Doyl Bramhall, on en a parlé toute à l’heure, musicien avec Clapton, Brown Ray qui a déjà joué avec vous et qui avait fait une petite infidélité sur la dernière tournée car il était parti avec Paul Mac Cartney.
J.H : Il avait un très bon contrat, je n’ai pas pu lui en vouloir.

On vous a surpris pendant l’enregistrement, vous lui avez parlé de votre tournée de 2009. Vous avez bouqué tous vos musiciens ?
J.H : J’ai pris tellement de plaisir à faire cet album, que j’ai déjà parlé aux musiciens de ma prochaine tournée, leurs disant que c’était le style de musique que je voulais faire sur ma prochaine scène. Je leurs ai demandé d’essayer de ne rien prendre en 2009 pour qu’ils soient avec moi.

Dans Vous Madame, vous parlez de la mort, c’est un thème récurrent chez vous.
J.H : Oui, mais il y a de l’espoir puisque je dis que je ne serai pas au rendez-vous ce soir, ne m’attendez pas. J’ai le temps.

Vous avez chanté avec Yvan Cassar sur le titre Que restera t-il, c’était aussi un peu compliqué.
J.H : C’est très facile de chanter une belle chanson avec un beau texte, avec une jolie mélodie et elle peut vite devenir commerciale. Je ne voulais pas de ça. Le problème était de la rendre crédible par rapport à l’album qu’on était en train de faire.

C’est vrai qu’on est dans une couleur d’album et d’un coup, on tombe dans le blues traditionnel quand arrive le bluesman Taj mahal.
J.H : Taj mahal est l’un de mes bluesmen préféré, il a eu la gentillesse de venir tout de suite jouer de la guitare pour moi. Il avait entendu la version que j’avais faite il y a quelques années de La Guitare Fait Mal. J’étais content qu’il accepte et quand il y était, j’ai vu qu’il parlait cajun, il parle français avec son accent américain et je lui ai demandé de faire un couplet. Il l’a fait, il l’a écrit phonétiquement pour l’accent et il
s’est très bien sorti.

On parlait de fidélité toute à l’heure, et dans les jeunes auteurs-compositeurs, il y a Blondin qui revient, ce n’est pas la première fois que vous travaillez ensemble.
J.H : Non, ce n’est pas la première fois, je lui ai souvent demandé d’écrire des choses pour moi, je lui ai fait écouter plein de disques de direction de blues qu’on voulait faire, parce qu’il écrit pour beaucoup de gens. Fred Blondin est un compositeur qui est avant tout un compositeur de blues. Au départ sa vraie musique, c’est le blues, le rock and roll.

On vous a vu au stade de France, on vous a vu sur les grandes scènes avec un orchestre symphonique, c’est un peu le dada d’Yvan Cassar ; on ne savait pas comment vous alliez pouvoir intégrer ça dans un album de blues et avec Ce que j’ai fait de ma vie, vous y êtes arrivé.
J.H : Au départ Ce que j’ai fait de ma vie était un rythm’n’ blues, il y avait des cuivres; un peu comme ce que fait Joe Cocker aujourd’hui. Je voulais enlever le côté rythm ‘n’ blues pour que ce soit plus blues. C’est une très belle chanson et j’ai tenu à ce que ce soit essentiellement des guitares car dans le blues c’est toujours des guitares et l’harmonica ; et dans presque toutes les chansons qu’on a fait, les guitares sont presque toutes des ‘dobro’ et des ‘style guitare’ et l’harmonica : tout ce qui accompagne le blues traditionnel.

On est ensuite passé à un titre complètement différent, on est passé à la grosse artillerie, il y a un gros orchestre, des cuivres. C’est un titre de Bono qui est totalement surprenant.
J.H : Oui, c’est un titre citadin, si je puis dire. C’est un blues beaucoup plus new yorkais. J’avais rencontré Bono au cours de ma tournée l’été dernier, on se connaissait un petit peu et il m’a dit qu’il avait adoré la chanson de Brel avec laquelle je finissais mon spectacle. Je lui ai dit que j’allais faire un album de blues et il m’a dit qu’il voulait absolument m’écrire une chanson. Donc, il m’a envoyé cette chanson qui sort un peu
du cadre des autres blues, qui est un blues un plus actuel et plus urbain, mais qui est intéressant.

Vous n’avez été tenté d’en faire une adaptation française ?
J.H : On n’en a pas fait une adaptation française car on ne touche pas à un texte de Bono !

Est-ce que ça veut dire qu’il peut y avoir une participation de Bono sur scène ?
J.H : Je n’en sais rien, j’aimerais bien.

Monument Valley, c’est la première chanson de l’album, on sait que Yvan Cassar ne fait pas de moto, vous aviez une moto en studio, on l’a vue ! Est-ce que c’est en apprenant que vous alliez faire un raid après l’enregistrement de l’album, après cette longue période de tournée, qu’il a eu cette idée de chanson ?
J.H : Non, je ne pense pas. On voulait faire un tour d’horizon par rapport aux Etats-Unis pour cet album et que Monument Valley est venu comme ça. Yvan est un fanatique comme moi des vieux films de John Ford avec John Wayne. John Ford a fait cent films à Monument Valley.

Vous y êtes allés juste après?
On est passé en moto justement à Monument Valley où j’ai vu tous les endroits mythiques, qu’il a d’ailleurs dans la chanson ; sauf que ça se passait aujourd’hui et que dans la chanson, ça se passait avant.

On vous sent heureux comme un enfant qui a eu son cadeau de noël, vous avez votre album de blues, c’était votre rêve.
J.H : Oui, j’espère qu’il va plaire car ça me permettra d’en faire d’autres.
Label : Warner

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